mercredi 13 janvier 2010

Continent à risques.

Que doit-il penser le président de Manchester City ? Il a quand même failli perdre une bonne soixantaine de millions d’euros si son Adebayor avait été touché par une balle d’un rebelle du Cabinda…..
Qu’ont ils dû penser ces joueurs togolais qui se sont fait tirer comme des lapins, alors qu’ils vivent une vie de rêve pour beaucoup d’entre eux en Europe, gagnant parfois jusqu’à 100000 euros par semaine, ceux là même qui font l’effort de revenir jouer sur leur continent et bing, mince on les envoie au Cabinda, dans la gueule du loup, une contrée plus craignos que la pire banlieue miteuse de Manchester.
Mais surtout et très sérieusement, à quoi ont-ils pensé les responsables de la CAF (Confédération Africaine de Football) ? A quoi ont –ils pensé ces responsables angolais en envoyant ces joueurs au Cabinda ?
…que la coupe d’Afrique allait être une belle fête ? Que la fête ferait oublier la folie des hommes ?
Et quelle fête aujourd’hui pour les grands clubs européens, mourant sûrement d’envie de rapatrier leur Didier Drogeba, leur Samuel Etto et autre Kanouté ou Diarra…pensez donc, des millions en barre, des dieux de la technique footballistiques qui risquent de se faire tirer à vue par les premiers rebelles sanguinaires venus.

Bien sûr qu’ils savaient qu’il y avait risque, dans cette enclave sécessionniste du Cabinda , en guérilla depuis 1975, alors que l’Angola elle-même n’est pacifiée encore aujourd’hui que par les armes…et alors qu’aujourd’hui même, les rebelles du FLEC (Front de Libération de l'État du Cabinda) nous annonce que « tous les coups sont permis »…

Cette CAF qui ne présente même pas ses condoléances à l’équipe togolaise, cette dernière subissant une double peine en perdant à la fois trois joueurs lâchement assassinés, puis étant disqualifiée d’office ! Disqualifiée, on rêve !?…

Alors peut être de quoi s’inquiéter pour la prochaine coupe du monde en Afrique du Sud ? Sauf que là les équipes seront sûrement surprotégées, mais quid du spectateur qui viendra dans ce pays à haut risque….espérons qu’il sera prévenu et que des couloirs de sécurité seront mis en place entre hôtels et stades, et qu’il n’en sortira pas. Il est certain qu’après le Dakar exilé en Amérique du Sud, il faut croiser les doigts pour que tout se passe bien, pour le bien et l’avenir de ce continent.

Un football, mais deux mondes. Voilà un bien triste épisode qui vient nous rappeler ô combien l’Afrique reste aujourd’hui un continent à hauts risques. Continent qui mérite toute l’attention et l’aide des pays riches, et pas seulement lorsqu’il s’agit d’aller y dénicher des fabuleux joueurs aux pieds d’or.

Ram.

3 commentaires:

  1. L'Afrique a toujours été pillée, d'abord, les ressources, puis les hommes, puis les ressources et à nouveau les hommes, pas les mêmes. Mais le plus inquiétant est qu'elle se pille elle-même désormais, guerre civile, corruption, Ivoiritude et autres succédanés néogolistes qui cachent des ambitions territoriales et économiques triviales etc.
    Je n'aime pas le foot. Je rejoins Desproges dans cette abomination pseudo-sportive, ces types qui courent derrière un ballon, tandis que les foules conchient les crétins en vert et les salauds en rouge.
    La couoe du monde en Afrique du Sud, pays le plus dangereux du monde, au nom d'une quelconque fraternité sportive. Je ris...
    Je rejoins la péroraison de mon amie de plus de 20 ans Ram, l'Afrique a besoin d'autres choses que cette compétition, qui ne verra pas d'équipe africaine dans le tour final... Et les Africains auraient gagné de voir tout cet argent utilisé pour résoudre de vrais problèmes.
    Mais Ram, Juvénal écrivait, naguère, "panem et circenses", cela n'a pas changé, vois-tu...
    Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour ton petit mot, cher ami de 20 ans ! damn ça ne nous rajeunit pas....!
    Je sais que tu n'aimes pas le foot, pour sûr, c'est pas vraiment ton style....
    Mais il faut savoir démêler le bon supporter de l'ivraie supportrice, et ne jamais rien généraliser
    et même si Henry et sa main legendaire en ont fait douter plus d'un, tellement de gens pourraient invoquer notre Camus national(difficile de rater une de ses citations en ce moment): "Ce que je sais de la morale, c'est au football que je le dois." ... et c'est une camusienne (non, non, c'est pas seulement un effet de mode)qui te le dit.
    ... Desproges, j'adore.
    Bises à toi Camérier

    RépondreSupprimer