lundi 28 décembre 2009

Top nuls

C'est l'époque où on établit des classements. J'aime l'Histoire, et pas grâce à l'école. Aussi je vous propose mon classement des souverains les plus calamiteux de notre histoire de France. Hors-concours, évidemment, Charles VI qui n'y pouvait rien le pauvre.

En IIIeme place: Charles IX. Voici un gars qui récupère un grand royaume riche et respecté et qui, moins de 15 ans plus tard, laisse à son frère, Henri III un pays déchiré, ruiné, au bord du démembrement.

En IIeme place: Louis XIV. En voilà un qui récupère le bénéfice d'une suite de rois exceptionnels( Henri III et IV, Louis XIII), qui commence en fanfare merveilleusement bien avec quelques commis d'états de génie(Colbert, Louvois, Turenne, Vauban)puis, pris d'une mégalo totale, se met à faire la guerre avec le monde entier et surtout ruine définitivement la France en révoquant l'Edit de Nantes. On a dit beaucoup de mal du pauvre Louis XV ou du Régent, mais ils n'ont fait que payer les pots cassés par leur prédécesseur.

Le premier prix, vainqueur toutes catégories est décerné à: Napoleon Ier.
Voilà le premier despote des temps modernes. Effarant menteur et manipulateur de vérité, il préfigure les Goebbels à venir. Voici un homme qui renverse une République qui, elle, avait su agrandir comme jamais le royaume de France, qui place sa famille aux meilleurs postes, met l'Europe à feu et à sang nous faisant détester universellement pour des décennies, et laisse la France exsangue, à genoux devant l'étranger et à plat ventre face à la pire restauration réactionnaire. Même en cherchant bien, il ne laisse absolument rien de durable, à par une funeste propagande et un nombrilisme cocardier qui ruinera définitivement "l'Esprit Français". A si, il installe définitivement la bourgeoisie dans le paysage politique français. Raison pour laquelle elle l'aime tant.

Le débat est ouvert.

P. Kerjean

P.S. : à l'inévitable lourdaud(e) qui se sentira obligé de dire que " ha que Napoleon, il a quand même légué le code civil", je répondrai patiemment que aucun autre pays n'avait Napoléon et ils ont tous un code civil ou équivalent...

samedi 26 décembre 2009

Tendresse

Qui pourra m'expliquer l'incroyable tendresse dont bénéficie l'armée d'occupation israélienne dans la presse française?
Qu'elle massacre des femmes et des enfants, qu'elle bombarde des écoles, qu'elle humilie pour le fun des travailleurs à des points de contrôle qu'elle installe, d'ailleurs, impunément chez les autres, qu'elle protège n'importe quelle exaction commise par des colons fanatiques à peine débarqués du bateau, ou alors qu'elle assassine, sans sommation ni procès, par représailles comme hier, trois citoyens d'un pays étrangers, et bien, malgré tout ça, de la compréhension, et de la tendresse.
De la tendresse, tout à fait.
Libé comme le Monde, comme toute la presse française, continuent d'appeler cette armée par son petit nom: Tsahal.
Il ne me viendrait pas à l'idée d'appeler une armée par son petit nom. Encore moins une armée d'occupation.

Qui pourra aussi m'expliquer par quel miracle de cécité, ces gens là s'étonnent encore d'être taxés de parti-pris?

P. Kerjean

dimanche 20 décembre 2009

Climat de suspiscion

Au delà de la personnalité et de l'argumentation fluctuante d'Allègre et consorts, restent quelques questions auxquelles je ne trouve pas de réponses à propos du réchauffement climatique.
En fait, j'ai une, une seule question à propos du GIEC, et si le lecteur inspiré peut m'y répondre, je lui en serait reconnaissant.
Voilà mon trouble: on voit bien à Copenhague que les états ont le plus grand mal à se mettre d'accord dès qu'il ne s'agit pas de sauver les gros actionnaires. On voit bien, à chaque propos, que même sur une actualité brulante il est inconcevablement difficile d'obtenir une position commune, sans même parler d'un financement.
Qui peut m'expliquer, alors que le phénomène était encore inconnu, que le sujet n'était donc absolument pas d'actualité, qu'aucune opinion publique ne faisait pression, ni aucune urgence politique, médiatique ne dictaient la hiérarchie des préoccupation; qui peut m'expliquer, disais-je, quelle formidable puissance silencieuse a pu, en toute discrétion, amené les états à mettre plus de quatre milliards d'euros sur la table pour démontrer un phénomène inconnu?
Comment se fait-il que ce sont les USA de Clinton puis de Bush, incapables de réduire, ne serait-ce que leurs émissions de particules qui ont été les plus acharnés à mettre en place et à promouvoir le GIEC?
J'ai du louper une marche mais je n'ai aucune réponse à cela.

P. Kerjean

jeudi 17 décembre 2009

l'aveu

Dans une tribune du Monde d'aujourd'hui, l'écrivain Djemaï Abdelkader nous raconte son enfance de colonisé algérien, au milieu des clochers.
Je n'ai toujours pas compris cette tribune.
Ce que j'en retiens, personnellement, c'est que cette présence ostensible de chrétienté en terre musulmane était le fait d'envahisseurs, d'oppresseurs.
L'auteur de cette tribune n'aurait pas pu mieux nous dire que l'islamisation de notre pays doit être vécue comme une colonisation.
Veut-il dire aussi qu'il faut que nous fassions subir aux "envahisseurs" la même chose que leurs pères ont fait subir à nos colons?
Décidément, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Sacrés zintellos.

Pierre Kerjean

mardi 15 décembre 2009

Vénalité des charges médiatiques

On parlait hier des subventions d'état à la presse.
C'est à se demander si ce n'est pas en ce moment même que Nico Ier balance les aides comme le seigneur d'antan, les reliefs de son gigot aux clebs alanguis devant la cheminée.
C'est quand même incroyable. Pour la première fois, le berlu français ose une conférence de presse. Pour l'instant, Monsieur le Pétochard ne pratiquait que le journaleux hongre et domestique, et encore, dans un cadre sécurisant. Contrairement à ses innombrables mensonges de campagnes, il n'avait pas eu les couilles d'affronter une foule hostile de plumitifs vindicatifs et imbus de leur mission d'information.
Et là, miracle, Son Altesse Ridiculissime annonce qu'il va bravement affronter la meute déchainée. Néanmoins, l'empereur prévoyant, prévient quand même qu'il lâchera ses prétoriens égorgeurs sur le premier qui poserait une question hors économie.
Parlons-en, rien qu'à ce niveau là, il y en a à dire...
Rien, que dalle. Que les plumes stipendiées par ses propres sponsors lui fassent la courte échelle, certes. Mais que même Joffrin se livre à un exercice public qui, dans une démocratie l'aurait envoyé en garde à vue pour atteinte aux bonnes mœurs ...
Fallait le voir astiquer le bougre. Impressionnant.
Et pas un cil qui dépasse.
Les seuls qui ont osé moufter sont Marianne2, Rue 89, Mediapart.
Et bien, on peut raisonnablement penser que voilà les trois qui n'auront pas d'aide de l'état(c'est lui).

C'est pas ça qui va raccommoder les gens et la presse.

Pierre Kerjean

lundi 14 décembre 2009

Les Chiens

Ha, quelle belle démonstration de putasserie journalistique nous avons pu admirer à propos du lynchage médiatique de docteur Delajoux. Lynchage qui a failli n'être pas que médiatique grâce à l'obstination méritoire de notre presse à hurler en meute.
De quoi s'agit-il? Le beugleur le plus célèbre de France -rocker serait trop d'honneur, et il est inconnu ailleurs- connait des problèmes de santé. Sur la seule suggestion d'un manager trop empressé pour sembler totalement honnête, notre presse décide que le chanteur concon est victime d'une erreur médicale.
Diantre.
Et comme on sait que c'est un peu léger d'affirmer ça comme ça, on va fouiller la merde dans la poubelle de l'Ordre où, comme chacun sait, il n'existe ni jalousie, ni mesquinerie . Là, on exhume, comme à Timisoara, un "lourd passé judiciaire" et une suspension de six mois.
Rhhaaaa, on affaire à un vrai salop, un Mengelé de la vedette, un Petiot du showbizz, à l'assaut, HALLALI!!!!
Pendant 24 heures ont a vu les putes encartées du paf se livrer à un lynchage hystérique d'un gars qu'on n'avait même pas interrogé:
"c'est lui!!! c'est lui le fumier qu'a failli nous buter notre génie de Gstaad priver les suisses de son impôt sur le revenu et l'humanité entière d'une reprise imminente de "viens Poupoule".
Personnellement, ce mec, si sa faute eu été avérée, je l'aurai plutôt proposé pour le prix Charles Cros. Parce que, bon, le benêt à Harley, avant qu'il soit devenu la coqueluche des post soixante-huitards agonisants, il n'était l'idole que des blaireaux de bal de village avec R8 Gordini, gentes larges et chemises à passementeries argentées. On est loin de Ravel. Et même de Piaf. Hormis brailler sur deux modes, le gueulage gutural et la pleurnicherie, le registre est limité.
Mais là n'est pas le sujet car, comme disait Fontenelle, avant de discourir des causes, encore faut-il s'assurer des faits.
Et là, les journaleux méritent les pains dans la gueule qu'à reçu le bon docteur grâce à eux.
Réfléchissons. Il semble normal, qu'un chirurgien, un neuro-chirurgien qui plus est, se plante une fois sur cent. Même s'il n'est pas agréable d'être ce centième là, chaque jour, des gens meurent de suite de bistouri et on n'en parle qu'une fois de temps à autres, comme un marronnier à date mobile. De plus, ce chirurgien là, on l'a assez répété soigne essentiellement des célébrités. Donc des gens qui ont des sous, donc des gens qui ont un peu plus le réflexe et le pouvoir que les autres de faire crouter leur avocat. Il est clair qu'on risque plus facilement le procès en se loupant sur Elton John qu'avec François Machin. Statistiquement, ce chirurgien a donc 100 fois plus de chance de subir une procédure qu'un chirurgien de l'hôpital public. Et vu la stature et les moyens du plaignant potentiel, il a infiniment plus de chance de perdre en cas de procédure.
Dans ces conditions là, son "palmarès" judiciaire ne semble pas pléthorique. Quant à son interdiction d'exercice six mois par l'Ordre... sans commentaire.
Quoiqu'il en soit, rien, ni techniquement, ni déontologiquement, ne permettait une telle hallucinante curée. Car si l'affaire intéresse, pourquoi écarter d'emblée la possibilité d'une complication due à une convalescence bâclée sous la pression du bizness? Pourquoi écarter d'emblée la possibilité que ce soit les médecins amerloques qui aient fait un carnage? Pourquoi écarter la possibilité d'une simple complication comme il en arrive souvent, surtout aux vieillards? Pourquoi assassiner un homme en moins de 24 heures?
Cette presse française là devrait crever. Hélas, c'est cette presse française là qui reçoit le pognon patronal à flot et les subventions du pouvoir.


Pierre Kerjean

mercredi 9 décembre 2009

Du bruit pour rien

Personnellement, j'adore l'Histoire. Aujourd'hui, dans toute sa scolarité, un bachelier s'est vu infligé 1500 heures(!!!) de cours d'histoire. Il est à noter que la réforme actuelle vise à limiter ce total....... d'une seule heure. Et encore, juste pour les classes scientifiques. Mais aussitôt, c'est le ramdam qui déboule. Au secours, on fait rien qu'à égorger la conscience de citoyen qui pousse dans les têtes bien faites de notre progéniture.

Outre que le programme d'histoire est une sorte de propagande issue d'une fusion entre radicaux à moustache et atlantistes bornés, j'aimerai savoir ce qu'il reste de ces 1500 heures d'enseignement ne serait-ce que dix ans après le bacho.
Un simple quiz autour de vous suffira à vous confirmer que ces 1500 heures ont été quasiment oubliées et que même les éléments les plus importants de notre histoire ne sont connus que des passionnés, souvent autodidactes. Quel effroyable gâchis. Comment peut-on hurler pour perpétuer une telle faillite?
Ne ferait-on pas mieux d'apprendre une vraie instruction civique? Expliquer à nos futurs citoyens, futurs votants, comment fonctionnent tous les étages de notre démocratie? Faites un quiz la aussi autour de vous et vous serez consterné.
A l'heure où certains se permettent de jeter en pâture au beauf frontiste, un pseudo débat sur l'identité nationale, ou d'autres s'effraient de voir des gamins agiter des drapeau algériens(appelons un chat, un chat) , ne serait-il pas indispensable d'apporter ce "mode d'emploi" de notre démocratie, les institutions politiques, administratives, judiciaires à des jeunes dont les parents seraient bien en mal de transmettre quoique ce soit?
Le plus important, c'est de se rappeler vaguement des noms de Vercingétorix et Charles Martel ou de savoir à quoi sert un député? Un sénateur? Un conseiller régional?

Non, encore une fois, on préfère l'indignation vertueuse, la posture citoyenne à deux balles plutôt que de réfléchir sur les moyens de vraiment faire avancer les choses. Cette "bataille" pour la survie de l'Histoire en TS est au bourgeois de gauche ce que le téléthon est au prolo des champs.

Pierre Kerjean

samedi 5 décembre 2009

cigales ou cafards?

Pourquoi y a-t-il une régime spécifique pour la propriété intellectuelle "culturelle" ou 'artistique"?

Il y a des standards internationaux de protection de la propriété intellectuelle. Tout d'abord, il faut établir un brevet(ce qui coute une fortune) protégeant la réelle part de nouveauté intellectuelle du produit. Ce brevet dure, si je ne m'abuse, 10 ans, renouvelable. Après, c'est le domaine public. C'est à dire que n'importe qui peut fabriquer à partir du principe précédemment protégé.
Alors pourquoi la propriété intellectuelle "artistique", permet-elle au "créateur" de percevoir des droits de diffusion jusqu'à 50 ans après sa mort? Qu'est ce qui justifie cela?
Qu'est ce qui justifie que, par exemple, Leforestier continue à percevoir des droit sur la chanson "Parachutiste" ou "entre 14 et 40ans" trente cinq ans après les avoir pondues et surtout alors que maintenant, politiquement, il côtoie plutôt Halliday et Sardou que Brassens ou Ferrat? Qu'est ce qui permettait, il y a deux ou trois ans encore, un obscur arrière petit neveu d'une demi-soeur de la belle mère de Boris Vian de m'interdire de travailler librement à un hommage et une actualisation des chansons du bonhomme pour la plupart tombées dans l'oubli?
Qu'on ne vienne pas, là, parler d'investissement de départ. Ceux des industries sont autrement plus colossaux que ceux des chacals de l'industrie "culturelle". Et pourtant, invariablement, leurs produits vedettes tombent dans le domaine public en moins de vingt ans.
Qu'on ne vienne pas, non plus, parler de génie. On ne va quand même pas comparer Barbelivien et Edison, Obispo et Job, Pagny et Flemming au niveau de l'impact sur l'humanité?

Alors? Qui peut me dire ce qui justifie cette rente exorbitante?

L'argument de la spécificité culturelle ne tient pas non plus car ce petit arrangement entre amis ne concerne que les "arts" éditables", littérature, musique, cinéma. Un peintre, un sculpteur sont exclus de cette nouvelle dime. Un peintre, de génie, lui, peut, affamé, vendre une œuvre majeure pour un verre de vin, il renonce, ipso-facto, définitivement, à tout droit sur cette œuvre, même si l'escroc qui lui a acheté, la revend deux seconde après pour 100 millions d'euros. Même si le nouvel acheteur l'expose dans une galerie payante et gagne, lui, des milliards d'euros sur les droits d'exploitation et d'image.

Ceci n'a aucun autre sens que l'avidité d'une industrie de pacotille, et de nains artistiques qui se voulurent cigales et ne sont que cafards. Je ne vois pas à quel titre je devrai payer un impôt sur les cancrelats.

Les lamentables gesticulation de cette triste humanité nous prouvent chaque jour que la "culture" qu'ils touchent n'est qu'une marchandise comme les autres. Il est temps d'exiger que la propriété intellectuelle "culturelle" se plie aux règles communes.

P. Kerjean

jeudi 3 décembre 2009

Les zezos à poil

Ben mon vieux, à propos du référendum en Suisse, les zézos ont été à l'image des orages d'automne de mes chères Cévennes: terriblement subits, violents mais repartis aussi vite que venus.
Vu l'intensité du déchainement, on aurai pu croire que ça allait durer. Mais comme si un deus ex machina avait claqué dans les doigts, soudain, plus un mot. Zappé. Le son coupé net.
Ce n'est pas sans rappeler le début des bruits de botte vers l'Irak en 2003. Car il ne faut pas avoir la mémoire courte. Rappelez vous, à l'époque, toute la médiacratie(hormis Marianne et Guetta, il faut le reconnaitre) voulait en découdre et vouait le duo Chirac-Villepin aux enfers munichois. Il se trouvait même un Jospin et un Sarkozy pour nous trainer dans la boue aux USA en dénonçant l'arrogance française. Et bien rappelez vous que quand les sondages sont tombés montrant que plus de 70% de la population soutenait le président, du jour au lendemain, TOUS les médias et zezos se sont mis au diapason. Comme disait Coluche "faut pas déconner, c'est nous qui paye quand même".
Je crois que sur le coup du vote Suisse, on a assisté à la même chose. Un arrêt immédiat.
La nouveauté ne serait-elle pas internet? Car, encore une fois, on a assisté à une véritable insurrection du net. Les rédactions ont vu leur propres lecteurs, leurs propres forumistes, ceux qui, depuis des années, sont insoupçonnables de racisme ou d'islamophobie, se déchainer face aux éditos débiles de Libé, France Inter, Le Monde ou autre.
C'est dur d'avoir passé une vie à se bâtir une tour d'ivoire à coup de compromis, de trahisons, de renoncements, de bassesses et d'intrigues pour se retrouver à poil dans une maison de verre.

P. Kerjean

mercredi 2 décembre 2009

Oh zézo, mets de l'huile

Je suis sincèrement étonné de ce déchainement des zézos à propos du vote des Suisses. Qu'est ce qui leur prend? Le vote proposait-il de réorganiser une croisade? Demandait-il d'offrir le choix de la croix ou du cercueil? Parlait-il seulement d'interdire l'Islam en Suisse? Parlait-il même d'interdire les mosquée?
Non, rien de tout ça. Simplement, il demandait que les ardents croyants soient un peu moins voyants dans leur pratique religieuse. On a bien exigé que les cloches, en France, ne sonnent que l'heure républicaine, et je gage que les mêmes qui s'horrifient que les gueux puissent oser contrarier le bizness en interdisant les signes ostentatoires d'une religion encore étrangère il y a moins de trente ans, hurleraient à l'hégémonie papiste si toutes les cloches de France se mettaient à rechanter matine, complie, vèpre et angelus.
Pourquoi cet affolement? Pourquoi encore une fois la ritournelle des injures et des procès en beauferie?
Coup de pot, ce coup ci, ils ne peuvent pas dire que c'est strictement franchouillard. Tous les européens sont sur la même longueur d'onde. Dame, c'est que, s'il y a bien un point fondateur de l'Europe, quoiqu'on en dise, c'est le christianisme. Et s'il y a un élément fédérateur pour toutes les peuplades européennes, c'est bien 1300 ans de lutte contre les mahométants, Sarrasins, Turcs, Barbaresques.
On sait nos zézos rapides à rayer une monnaie ou une frontière d'un trait de plume ou d'une trahison parlementaire, on n'éradique pas si vite près de 2000 ans d'histoire.
En plus, encore une fois, il est gentil l'européen, il dit simplement qu'après avoir mis deux siècles à se débarrasser de la tyrannie des bigots chrétiens, il n'est pas prêt à subir un nouveau cléricalisme. Surtout un cléricalisme qui ne parle pas sa langue et qui cherche un peu trop à imposer ses visions du sacré et du blasphématoire. Et surtout des clercs qui n'ont pas l'air de nourrir le moindre sens de l'humour. C'est pas demain qu'on va entendre nos comiques trainer dans la merde l'Islam de la même manières qu'ils trainent chaque jour la chrétienté ou ses représentants. Trop dangereux le truc.
Alors pourquoi s'agitent-ils tous ainsi?
Comment le Cohn Bendit peut il avoir l'audace d'exiger que les Suisses revotent? Et revotent "bien" ce coup ci. En faisant ça, il vient d'ailleurs de perdre trois à quatre point pour les régionales. C'était peut être voulu.
Comment l'ineffable Bernard Guetta déconologue européiste célèbre peut-il oser dire que les Suisses, pauvres, auraient du se renier pour permettre aux Suisses, riches, de continuer le bizness?
Comment T. Legrand, pourtant assez inspiré(sauf à propos de DSK qu'il croit à gauche) peut-il prétendre qu'un minaret n'est qu'une question d'urbanisme? Alors la burqa ne serait qu'une question de prêt à porter et la lapidation des femmes violées une question de lancer de poids?
Et tant d'autres âneries lues de ci de là.
Pourquoi?
Ont ils donc si peur du peuple?
Sont-ils donc allés si loin sur leur rêve de confrérie élitiste mondialisée qu'ils ne supportent plus la moindre expression d'un attachement à sa terre, à ses traditions?
Sont ils idiots de nous montrer ainsi leur peur et leur inconsistance.
Si quelqu'un a une réponse, je lui serai reconnaissant de bien vouloir la proposer.



P. Kerjean

lundi 30 novembre 2009

Nous sommes tous Suisses

Ainsi les Suisses sont des criminels xenophobes tout pourris, racistes et moisis? A en lire les zezos ce matin, ça ne peut échapper à personne.

J'aimerai rappeler l'histoire du christianisme en deux mots. L'empire romain l'a pourchassé et martyrisé pendant trois siècles. Puis Constantin a cru utile et malin de lui accorder le statut de religion d'état. Ce qui signifiait que le christianisme avait les mêmes droits que les autres religions de l'empire même s'il refusait la loi commune.

Généralement, hélas, on s'arrête là. Car c'est ce qui vient après qui est intéressant. Ayant eu droit de cité, les chrétiens extrémistes ont commencé à vouloir plier les autres religions à leurs exigences au nom de leur point de vue du sacré et du blasphématoire. D'ailleurs, un empereur suivant en a eu marre, et face à leur intransigeance et surtout leurs excès menaçant la paix civile, les a interdit à nouveau. Le suivant les a réhabilité. Cela a-t-il calmé nos fadas prosélytes? Pas du tout. Ils n'ont eu de cesse, dés lors, d'interdire les autres religions. Ce qu'ils ont obtenu par la force en moins de deux décennies. Puis il se sont mis à pourchasser les hérétiques, c'est à dire les mal-pensants par rapport aux plus extrémistes d'entre eux. En moins de cinquante ans, leur religion est passé du statut de superstition orientale pour les esclaves et ennemi de l'empire à religion unique, dominatrice et tyrannique.

Quant aux éditorialistes bien pensants de l'empire actuel , ils feraient bien de relire leur histoire.

A bon entendeur....

P. Kerjean

mercredi 25 novembre 2009

Brève de prostitution

Les Hébreux considérait la prostitution comme une infamie mortellement condamnable.
Chez les Grecs et Romains antiques, elle était le propre de l'esclavage.
Dans notre société judéo-aristotélicienne, nous considérons donc la prostituée comme une esclave infâme.
Toute prostituée est une victime, tout consommateur de prostitution est un esclavagiste.

Pour en finir avec cette pratique d'un autre âge, le législateur devrait créer un délit de "recel d'esclavage" à l'attention des consommateurs.

Pierre Kerjean

lundi 23 novembre 2009

Brassens et le PS

Les socialistes sont impayables.

Face à la plus calamiteuse droite qu'on ai jamais eu au pouvoir, ils trouvent encore le moyen de se tirer une balle dans le pied.
Pour une fois, la doctrine de cette droite en fait d'immigration illégale change d'une manière intéressante qu'il conviendrait de saluer s'il ne s'agit pas, toutefois, d'un effet d'annonce démago sans lendemain comme la lutte contre les patrons voyous, les paradis fiscaux et les abus bancaires.
M'enfin, l'idée est là et elle est de taille: les droites qui se sont toujours contentées d'être plus ou moins répressives avec les clandestins eux mêmes, nourrissant une coupable compréhension pour les patrons "importateurs" de chair à dumping, semblent montrer enfin l'intention d'attaquer le mal à sa source. En effet, qui de plus fautifs que ces bandits qui font rentrer depuis des décennies des illégaux par millions pour casser le marché du travail quand le sacro-saint jeu de l'offre et de la demande est favorable aux salariés? Pourtant, ni le BTP ni le tourisme, gros consommateurs, ne peuvent arguer de la concurrence étrangère. Non, pour mieux gaver leurs actionnaires, trop d'acteurs de ces secteurs pratique la délocalisation inversée.
Lutter contre ces patrons indélicats, au nom de l'équilibre social et de l'humanitaire, me semble bien plus un combat de gauche que de droite.
Et bien non, Fillon annonce son intention de sanctionner les patrons et donneurs d'ordres fautifs, et que dit mémère Aubry? "Bonne idée mais faudrait voir l'application"? Non! "que le PS lui s'engagera résolument à traiter le mal à la source patronale"? Non!
Le PS dit que c'est un scandale et que lui régularisera massivement les illégaux.

Il vont finir par réussir l'abominable prodige de me faire voter pour Sarkozy.

Comme disait Brassens: "Quand on est con..."

P. Kerjean

samedi 21 novembre 2009

Au pil Henry

Il y a quelques siècles de cela : empalé le Thierry sur un piquet de touche, écartelé l’arbitre au bout milieu du rond central sous les lazzis des supporters… !!
Au vue des réactions passionnées et passionnelles qui fleurissent dans les médias depuis mercredi soir, ces gens là sont en passe de devenir de vrais criminels.
A cause d’eux, la France a montré son vrai visage : un pays de tricheurs, sans probité, sans foi ni loi… Oui, car le foot est le reflet de la société, bonne gens ! Bien sûr le reflet ! Car le sport, le jeu, le plaisir, les fautes qui en découlent c’est bien secondaire, ce n’est pas pensable qu’un sportif ne puisse être un saint au dessus de tout soupçon...Une main, pensez vous donc, une main, et c’est l’espoir de toute la verte Irlande qui s’écroule, et c’est l’image de la France qui est ternie ad vitam eternam. Battez votre coulpe, Françaises et Français et vite.
Le foot reflet de la société, d’accord mais alors aussi du fric, du politique puisque lui aussi tente de s’insinuer, d’y donner ses ordres, sa façon de penser……
Aux chiottes l’arbitre !!
Car n’oubliez pas que (dixit France Info hier matin) notre société s’esbaudit, se ravit des agissements des Virenque et surtout des Madoff et autres Kerviel, le peuple aime, en redemande, les vénère ces Arsène Lupin des temps modernes. Ah ma pauvre France qui se plait du terreau de la tricherie. J’ai mal.
Thierry Henry t’es trop méchant !!
Et même un syndicat de profs d’EPS a joué les vierges sidérées : il aurait fallu arrêter le match, s’excuser, rejouer, fouetter l’affreux, à quoi ça sert qu’ils se décarcassent ces pov profs à apprendre le fairplay toute l’année scolaire, si ce criminel d’Henry vient en une seconde mettre tout un apprentissage de la vie à terre.
En fait, la prochaine fois que je mets les pieds sur un terrain de foot, je me prosternerai devant le dieu ballon, notre guide à tous, et surtout j’oublierai que je suis là pour regarder une rencontre bonne enfant puisque l’enjeu est ailleurs.

Ram.

mercredi 18 novembre 2009

Plus beau le référendum sur le TCE

une explication du niveau d'audience du feuilleton "plus belle la vie" de France 3.

Avez vous déjà vu le feuilleton "plus belle la vie" sur France 3? Une des plus calamiteuses productions de l'histoire de la TV française. Acteurs nuls, jouant à Marseille mais parlant comme à Paname. Scénario affligeant, mélange de Cluedo et de niaiseries bien pensantes à vocation sociétale gôchouillarde. En effet, tout le monde n'étant pas Guedignan, on a là lamentablement échoué dans la chronique sociale et on s'est rabattu sur d'invraisemblables et sanglantes intrigues tapant systématiquement sur les mêmes ressorts: "ha que mais personne y me croit". Invariablement, les mères y sont toutes des salopes qui passent leur temps à abandonner leur gosse; les filles passent leur vie sur le dos en agitant les jambes, les mecs sont des gros lours soit carrément verreux soit concons et infantiles. La seule grâce appartient aux homos de la série, visiblement seule catégorie sociale fréquentable aux yeux du pool de scénariste.
Cette infâme brouet, cette daube caricaturale caracole néanmoins au sommet de l'audimat et chatouille même les stars de la grand messe du JT.
On peut s'interroger sur les raisons de ce succès. Évidemment on a entendu et lu de tout à ce sujet mais jamais, selon moi, la bonne raison: la propagande éhontée pour le TCE.
Fin 2004, le feuilleton plafonnait à 1.5 millions de téléspectateur depuis un an, chiffre calamiteux.
A peine six mois plus tard, le score monte démentiellement à 5 millions.
J'affirme que ce sont des gens ulcérés, révoltés, ecoeurés par l'invraisemblable propagande qui se déchainait surtout aux JT qui ont joué de la zapette pour aller sur France3.
"Plus belle la vie" ne présente qu'un seul intérêt, c'est que cinq millions de français préfèrent encore cette merde aux JT de TF1 ou de F2.

Et ça, c'est une sacrée bonne nouvelle.

P. Kerjean

mercredi 4 novembre 2009

Chiqué!!!!!

Quand j'étais gosse, dans ma banlieue prolétarienne des années 60, le samedi soir, il arrivait que mon père m'amène à la salle des fêtes voir une soirée de catch.
J'adorais ça. Voir ces colosses se balancer d'un coté l'autre, se sauter dessus, se faire des clefs, des étranglements avec toujours un bon et un méchant me ravissait. Avec toute la salle, je criais, trépignais, insultait l'arbitre ou le tireur au mauvais rôle. Mon père, ancien catcheur lui même, avait beau me tapoter en souriant sur la tête et me rappeler que si des gars si puissants avaient vraiment porté leurs coups, il y aurait eu mort d'homme à chaque combat, voir l'Ange Blanc punir Chéri Bibi ou le Bourreau de Béthune arracher les (faux) poils de poitrine de l'Étrangleur de Neuneu puis les souffler en l'air avec délice, me transportait dans une rage jouissive et libératrice.
Cependant, tout gosse que j'étais, tout comme le reste de la salle, je savais distinguer le bon grain de l'ivraie. Feindre les coups nécessite du talent et quand les lutteurs en faisaient trop, d'un coup, l'excitation tournait au grotesque et le public se mettait à hurler:
"chiqué!!! chiqué!!!!"
Généralement le combat tournait court et quand mon paternel allait au vestiaire saluer les vieux potes, les gars sifflés étaient visiblement mortifiés malgré les consolations reçues des frères de ring.

Aujourd'hui, quand je vois les gesticulations des parlementaires UMP sur chaque sujet, quand j'entends chaque éditorialiste crier au miracle de la liberté de parole dans ce parti, quand j'en entends d'autres décrire la sombre agonie que préfigure cette pseudo discorde, quand je vois les Raffarin, Coppé et autres monter sur leurs ergots pour l'HADOPI, la TP, la surfiscalité des bénéfices bancaires, la fin des niches fiscales sportives et tout autre sujet, pour finalement rentrer dans le rang comme un seul homme à l'heure du vote solennel, quand je vois ça, j'ai envie de crier:
-Chiqué!!!!!

Quand donc va-t-on renvoyer ces bouffons au vestiaire?

P. Kerjean

vendredi 30 octobre 2009

l'entreprise esclave

vers quoi pourrait aboutir l'évolution de la notion de propriété.


Apparemment, la propriété fonde la civilisation. Sortie de la protection collective de la structure clanique ancestrale, l'humain a vite compris que si l'abondance de bien ne faisait pas forcément le bonheur, le dénuement subi était la pire calamité qu'il puisse rencontrer.
Seuls deux mouvements ont voulu s'affranchir de la propriété: la religion, par une démarche individuelle et volontariste, d'une part, et la politique d'une manière autoritaire et collective. Les deux ont montré leurs limites.

Par contre, s'il semble que la propriété soit aussi incontournable qu'il y a quelques milliers d'années, ce que a considérablement changé c'est ce qui peut en faire l'objet et la limitation du pouvoir sur l'objet possédé. En fait, c'est la définition même de l'objet qui a changé.

Si aujourd'hui comme il y a trois mille ans, on peut toujours casser une assiette de colère ou revendre un outil, le champ d'exclusion de ce droit a heureusement évolué.

Dans l'antiquité, on considérait la possession d'êtres humains comme allant de soit. Qu'ils soient devenus objets par dette, conquête militaire ou filiation, l'objet humain, homme, femme, enfant, esclave, pouvait être vendu, exploité, torturé, tué au seul bon plaisir de son propriétaire. Ceci ne choquait personne et même un esprit ouvert comme celui d'Aristote ne le condamnait pas. Et pourtant, philosophes et religieux, siècles après siècles ont instillé dans les têtes que cette perception était malsaine, puis injuste, puis répréhensible, puis inadmissible. Et si aujourd'hui, il reste des poches de résistance, l'ensemble de l'humanité juge l'esclavage intolérable, juge qu'on ne peut ravaler l'homme au rang d'objet. C'est un sens indiscutable et irréversible de l'histoire.

A l'époque mérovingienne puis carolingienne, le roi considérait son royaume comme un bien propre dont il pouvait disposer comme d'un simple champ. A ce titre, chaque succession voyait l'édifice durement bâti par le précédent, séparé en autant d'héritiers. Cette perception de la propriété d'un royaume causa la perte et des mérovingiens et des carolingiens. Les derniers fonctionnaires impériaux de ces derniers, en s'appropriant dans une sorte de privatisation sauvage les entités territoriales qu'ils étaient supposés administrer ont retenu la leçon dans leur mise en place de la féodalité. Ils créèrent le droit d'ainesse. Mais ils continuaient de considérer leur fief comme une simple propriété. Encore une fois, les religieux, les philosophe et les tous nouveaux hommes politiques issus de la bourgeoisie croissante, instillèrent l'idée qu'un endroit où vivait plein de monde en commun ne pouvait se concevoir comme une vulgaire propriété. La notion d'état, mise en parenthèse depuis la fin de l'empire romain s'est imposée à nouveau. Malgré la volonté acharné des magnats actuels d'en finir avec les états pour nous replonger dans une néo-féodalité, on peut être rassuré malgré tout par ce sens de l'histoire.

Même chose pour la famille. Le pater familias romain pouvait tuer, vendre, faire ce qu'il voulait de sa femme et de ses descendants. Il y a encore un siècle, on considérait l'enfant comme un adulte en miniature qu'il convenait de dresser à sa volonté. Il y a encore à peine 60 ans, la femme était un mineur en politique, elle n'avait pas le droit de signature et le viol entre époux n'existait pas.

Idem pour les animaux. Il y a à peine quelques décennies, on pouvait impunément martyriser à loisir son chien, son chat, son cheval, son bétail. Aujourd'hui, c'est la correctionnelle et le déshonneur public.

Dans cinq siècles, dans mille ans, nos descendants ne nous considéreront-ils pas comme des arriérés abrutis d'avoir pu considérer qu'une entreprise, surtout une entreprise s'étendant sur plusieurs pays, conditionnant la vie de plusieurs dizaines de milliers de personnes et appartenant à une infinité d'inconnus puisse se concevoir comme une simple propriété privée?

P. Kerjean


PS: n'ayant pas de compteur, je serai reconnaissant à tout lecteur de laisser une trace de passage par un commentaire, même désobligeant. Même si ce n'est qu'une lettre, un chiffre ou un mot.
merci

mercredi 28 octobre 2009

Silence assourdissant.

étonnement sur le quasi silence des médias après la reculade des parlementaires ump à propos de la surtaxation des bénéfices des banques.

On a eu un tintamarre rassurant des médias sur l'affaire Fredo comme celle du prince Jean. Ce genre de bruit qui fait penser que finalement, notre presse reste libre et digne d'un pays démocratique. Cependant...

Cependant, il s'est passé, ces jours derniers, un évènement majeur et lourd de sens tant au niveau de sa signification politique qu'au niveau même du respect de la démocratie. Les parlementaires, ump compris, à la surprise générale, et contre l'avis de l'Elysée, avaient voté une surtaxation de 10% des bénéfices bancaires. Ceci fut annoncé avec tambour et trompette. Par contre, comme pour la loi Hadopi, refusée en première lecture, Sarkozy s'est assis sur les votes de la représentation nationale et a exigé un second scrutin au prétexte d'une erreur technique. Après les pressions qu'on imagine, les députés ump ont voté dans leurs godillots de servitude et le texte n'est pas passé, sauvant l'actionnaire de quelques euros.
La première signification de cette nouvelle pantalonnade est que Sarkozy, malgré ses moulinets et rodomontades, reste, plus que jamais, l'homme de la soirée du Fouquet's. M'enfin, ceux qui auraient cru le contraire méritent, pour le Noël prochain, de jouer le ravi dans la crèche vivante.
La deuxième, beaucoup plus grave, est qu'en moins de six mois, l'exécutif a fait revoté deux fois l'assemblée pour cause de déviationnisme. J'ai cherché de gauche ou de droite, ni dans notre histoire démocratique, ni dans celle des autres pays démocratiques, je n'ai vu qu'on méprisait ainsi l'expression d'une assemblée élue au suffrage universel.

Ceci est politiquement beaucoup plus grave que les pipoleries de Fredo ou les pistons du Jeannot.
Pourtant, la presse est quasiment restée muette sur le sujet.

Il est vrai que la plupart des organes de presse ne survivent que grâce à la perfusion bancaire.

P. Kerjean

dimanche 25 octobre 2009

Marianne2: Bonaparte nous voilà(3) de pire en pire

Décidément, Marianne2 s'enfonce.

Il y a deux ans, M2 était agréable à lire, au nom de la pluralité et de la liberté de pensée on y lisait des gens qu'on ne lisait que rarement ailleurs: Todd, Hureau, Husson et d'autres.

Deux ans après, l'essentiel de la rédaction est commise par du blogger concon, enfonceur de portes ouvertes, limite réac et souvent très auto-satisfait. Arié et Bilger y sont presque quotidiennement publiés, c'est dire le niveau...

Marianne2, aujourd'hui publie un plume hautement représentative de la libre-pensée puisqu'il s'agit de Christine Clerc, chroniqueuse au Figaro. Plus réac, tu meurs. D'ailleurs, la lecture de son papier, plus que la dénonciation de Hulot, fait l'éloge de Claude Allègre, et met l'ensemble des crises mondiales sur le dos des seuls islamistes. Du néo-con(éternel en fait) dans toute sa splendeur.

C'est dommage que JFK n'aille jamais sur internet, j'aimerai avoir son avis sur cette maurassisation de son bébé. J'aime pas BHL, mais sur ce coup là, il avait raison, Marianne est bien maurassien.

Bonapaaaaarte nous voilààààà.

P. Kerjean

mercredi 21 octobre 2009

Marianne2: Bonaparte nous voilà(2)

Quand Marianne2 s'abaisse à faire du Lefèvre.

On le sait depuis longtemps, le propre des pourris en politique est, quand il ne peuvent plus contester un scandale, d'établir des contrefeux.
Suite à la gouleyante affaire du prince Jean et de l'EPAD qui nous ravala, aux yeux du monde amusé, au niveau du Gabon en terme de production bananière, le premier contre-feux misérable tenté par les sbires de la propagandastaffel umpiste fut de balancer sur Martine Aubry. Outre le fait que les turpitudes socialo-mitterandiennes ne sauraient exonérer quiconque veut représenter la république d'un minimum de vertu, d'honnêteté et de dignité républicaines, oser comparer un tocard scolaire encore en deuxième année de droit à 23 ans(!!!!)à qui l'on confit une monumentale pantoufle en diamant brut et une brillante diplômée de Science-Po à 22 ans(BAC+5)puis de l'ENA à 25 et qui bosse dans des cabinets ministériels à 31 ans fut tellement grotesque et stupide que le pétard se révéla fort vite mouillé.

Alors, les voraces se jetèrent sur une nouvelle tranchée anti incendie: la fille de Bové, Marie, candidate à la candidature pour les régionales en Aquitaine. Qu'un Lefèvre ou un Paillé s'abaissent encore une fois à faire preuve d'une telle grossière comparaison, certes. C'est leur job.
Mais encore une fois, comparer le prince Jean et sa pantoufle émiresque et une jeune femme de plus de trente ans, militante acharnée depuis plus de dix ans et qui accepte de se colleter avec le suffrage universel dans un combat rien moins qu'incertain est grotesque et obscène.
Si le prince Jean avait fait acte de candidature dans un scrutin à priori suicidaire, la France entière lui aurait tiré son chapeau, et moi le premier. Donc stupide amalgame, stupide et nauséabond.

Mais le plus écoeurant n'est pas là. Que les sicaires de la com umpiste s'y collent n'est pas étonnant, mais que Gerald Andrieu de Marianne2 ose y consacrer deux articles en deux jours dont l'un était titré "après le népotisme de Sarkozy, le népotisme de Bové" ne peut que donner la nausée à ceux qui longtemps firent de ce journal le bulletin de leur résistance.

Par haine des écolos, des faucheurs et surtout de Bové, Marianne2 devient l'allié direct de la com elyséenne.

C'est ça qu'on appelle un glissement sémantique?

Bonaparte, nous voilà.

Pierre Kerjean

mardi 20 octobre 2009

Alea jacta est?

au vu des analogies entre la période actuelle et celle couvrant le siècle précédant l'impérium romain, on peut se demander ce qu'aurai pu faire le citoyen romain pour éviter sa déchéance.


Après l'éradication de Carthage, la république romaine entre dans une phase d'expansionnisme territorial effréné. A l'époque, le soldat est citoyen, et vice-versa, et ce citoyen, peu à peu, tâche d'arracher, dans la douleur, le pouvoir sénatorial à l'oligarchie patricienne et équestre.
Les immenses conquêtes vont bouleverser ce sens là de l'histoire par l'afflux de millions d'esclaves au seul bénéfice des grands magnats exclusivement patriciens.
L'esclave n'était pas que mineur de fond, galérien ou champêtre. Il était aussi artisan talentueux et même intellectuel. Du fait de cette concurrence subite déloyale, le citoyen a été ruiné en moins de deux générations tandis que patriciens et chevaliers s'enrichissaient d'une façon scandaleusement disproportionnée. Le citoyen, réduit à dépendre de distributions publiques de blé fut aussi écarté de l'armée et distrait de son oisiveté forcée et misérable par des jeux et des simulacres de représentation. Autant dire qu'il n'y eu pas grand monde pour défendre cette république là quand Octave l'acheva définitivement.
Malgré tout, sans danger extérieur sérieux, ce système a prospéré deux siècles et a perduré deux siècles encore.

De nos jours, Rome vient, il y a vingt ans, d'éliminer le modèle concurrent carthaginois. Rome a imposé de ses vassaux le sabordage méticuleux de tous leurs espaces de protection collective, les états. Rome a imposé à ses propres citoyens ainsi qu'à ceux des nations "amies" la concurrence de milliards de gueux de la terre entière pour le plus grand bénéfice des castes dirigeantes des nations de l'impérium. Classes dirigeantes qui importent même en masse des armées d'esclaves sans statut ni droit pour fausser la sacro-sainte règle de l'offre et de la demande quand elle ne les avantage pas. Le citoyen en cours de misérabilisation a aussi été soulagé de l'obligation militaire pour la laisser à des armées de métier puis même, à des armées privatisées à la solde des mêmes classes dirigeantes. Des revenus minimums de misère ainsi que des distractions bon marché, télévision, internet, jeux libéralisés, sont mis en place pour occuper l'espace d'oisiveté, et remplacer la détermination sociale par l'espoir de la super cagnotte. Il est probable que certains songent déjà à l'impérium ...
D'ailleurs les arsenaux répressifs reprennent une vigueur et un arbitraire plus vus depuis des décennies pour mater les probables prurits de révoltes qui ne manqueront pas d'éclater ici et là.


Le plus pitoyable est que certains mettent encore ça sur un duel droite-gôche, d'autres sautent comme des cabris aux misérables victoires de leur clan politique, et l'immense majorité, menée bovinement dans les couloirs d'abattoir de la terreur du chômage et de la misère, s'en va crever en broutant.

Alors? qu'aurai du faire le citoyen romain de l'époque de Spartacus?

Que devons nous faire pour nos enfants?

Alea jacta est?

Pierre Kerjean

lundi 19 octobre 2009

Marianne: Bonaparte nous voilà.

Réaction à l'article de P. Cohen sur Marianne2 à propos d'un Sarkozy candidat de gauche.


Est-il devenu fou P. Cohen de Marianne? Comme à chaque fois qu'on commet quelque chose de nul ou de scabreux, on en appelle au second degré. Même avec des tonnes de second degré, la lecture de cet article, de bon matin a quelque chose d'hallucinogène. Ainsi Sarkozy n'a rien fait de spécialement de droite, droite qui se mettrait à le détester? Ainsi Sarkozy a fait plein de choses de gauche? Il aurait mis les banquiers au piquet? Gaino serait un gauchiste d'état?

Personnellement, je ne vois strictement aucun second degré la-dedans. Par contre, j'y vois la clef de compréhension qui démystifie l'anti-sarkozisme de façade de Marianne. Tout ceci relie les malaises diffus ressentis à la publication de plumes réacs, à l'embauche récente d'ectoplasmes du journalisme et surtout aux attaques incessantes sur toute opposition à Sarkozy. Lisez bien Marianne. Sarkozy y est critiqué, certes, c'est le fond de commerce et cela n'en rend ce journal que plus "insoupçonnable". Mais allons au delà. Les verts y sont agonis, la gauche de gauche diabolisée, Bové excommunié, les socialistes étrillés en permanence, le centre ignoré.

J'ai déjà écrit ici que depuis le départ de JFK, Marianne avait troqué sa barricade aux seins nus pour une sous-préfecture impériale. Et bien, ça y est, Marianne commence à montrer son vrai visage: le premier journal bonapartiste.

P. Kerjean

lundi 12 octobre 2009

Ultra con

Petit coup de gueule sur la marotte actuelle des panurges médiatiques, l'utilisation du mot "ultra".


En son temps, Coluche poussait un coup de gueule, en nous faisant hurler de rire au passage, contre les abus de langage des publicitaires. Tout le monde se rappelle du "et plus blanc que blanc, c'est quoi?" ou encore du "le nouvel Omo, c'est comme l'ancien mais sans les nœuds".
Coluche nous manque.
Depuis quelques temps, un nouveau concept fait fureur chez les zezos: l'ultra.

Peut-être y a-t-il eu abus de "centre" ces dernières années. Vous n'avez pas remarqué? Dans tous les médias, dés que la gauche passait quelque part, il s'agissait toujours de "centre-gauche". Pareil pour la droite. Nulle part, la droite n'était "de droite", c'était le "centre-droit' qui gagnait. Même quand l'indigne berlusconnerie passait avec des fascistes notoires, selon le Monde, le Fig, Libé ou les autres, c'était "le centre-droit" qui avait gagné.

Effet de balancier?

Aujourd'hui, quand un groupe de salariés cocus retient poliment une crapule patronale, on parle d'ultra-violence. Quand des agités cassent trois abris-bus et font bobo à deux représentants de l'ordre à Poitiers, on parle d'ultra-violence.
Quand un groupe de gus met de la ferraille sur une ligne TGV, on parle d'ultra-gauche. Quand de doux allumés élèvent du fromage bio à Tarnac en rêvant au Grand Soir, on parle d'ultra gauche.
Ce soir, il y avait, sur la cinq, l'ineffable Yves Calvi, l'animateur le plus chiant de France Inter, l'homme qui rendrait Dieu lui même ennuyeux, qui faisait pérorer des zézos sur, tenez vous bien, l'ultra violence de l'ultra gauche.
Parmis les blablateurs, le pitoyable et inévitable Barbier était remplacé par Ploquin de ....Marianne.
Aucune différence. Même conformisme, même aveuglement de caste.

Ultra con.

Le problème, c'est que quand ça va vraiment péter, ils appelleront ça comment?

Pierre Kerjean

samedi 10 octobre 2009

Qui veut gagner des euros ?

Comme beaucoup de Français, lorsque je reprends ma voiture le soir après une longue journée de labeur, j'aime me faire encore un peu de mal à l'écoute de Ruquier ou des nouvelles amollisantes de France Info. Cependant il y a quelques jours, j'ai bondi de joie : super ! Une grande nouveauté à l’Education nationale : l’enseignement du savoir-jouer …Le « qui veut gagner des euros »…public désigné : ceux qui ne jouent jamais en classe : les élèves de lycées pro ! C’est vrai que la majorité des élèves de ces sections ne souffrent pas du tout de ceux qui jouent à longueur d’année dans les classes, perturbateurs assidus ou non que l’on doit mener coûte que coûte au bac. Et bien non, cette grande majorité silencieuse devra elle aussi jouer pour gagner. « Comme en Grande Bretagne » qu’on nous dit…. c’est un exemple à suivre en matière d’éducation égalitaire, la Grande Bretagne, faut surtout pas se priver du modèle de la perfide !
Le prof d’Education civique va avoir le premier rôle dans ce jeu, on lui décernera la couronne de laurier du tartufe pour savoir appliquer les règles du jeu. Il va leur expliquer aux participants-arsouilles que l’école transmet des valeurs citoyennes, que l’école apprend à réfléchir avec sa tête et pas avec son porte feuille, à être sage, mais sans oublier de rémunérer ceux qui veulent bien daigner l’écouter. Faudra qu’il oublie de préciser que dans ces filières professionnelles, l’apprentissage n’est pourtant pas celui d’un jeu, mais celui d’un métier sérieux et souvent gratifiant dans lequel ils devront essayer de s’épanouir et avec lequel ils devront faire vivre leur famille : boulanger, plombier, secrétaire ou cuisinier, « allez avant le TP, on va jouer d’abord à être des élèves sérieux ! ».
Alors des voix peuvent s’élever et dire « faut bien tenter quelque chose contre l’absenteisme, contre les incivilités ». La solution trouvée : le jeune reste bien au chaud au lycée, bien longtemps, et assiduité veut dire travail sérieux bien évidemment ! Alors gardons lui sa place douillette près du radiateur, des fois qu’il décroche peut être son bac pro compta à 22 ans, c’était son 4ième vœux à l’entrée en seconde, c’est pas grave, à 22ans, c’est d’accord pour le laisser grossir les statistiques du pôle emploi.
Et Créteil, l’académie pilote, bien connue du professeur lambda : tout le monde a déjà entendu l’antienne « chic je suis muté à Créteil » ils auront tous encore plus envie d’y aller. Cependant, tout cela n’est pas bien équitable, il faut derechef organiser ce type de concours dans tous les établissements professionnels, sinon où se trouvera l’école républicaine égalitaire, parce que ce serait trop injuste de ne pas faire participer à ce beau projet citoyen tous les établissements. Faudrait peut être bien une présélection qui voudrait qu’on devienne vraiment un lycée très difficile avec plein d’absentéisme avant de pouvoir participer (mais tous les LP sont faciles, c’est bien connu).

Mazette, quel beau projet d’enseignement : jouer à être des élèves tout simplement, comme les autres, vous savez les autres, les « généraux », ceux qui ne sont pas payés, mais qui y arrivent quand même . Encore un doigt moqueur sur l’enseignement professionnel déjà si raillé, si déprécié. Un petit morceau du sanctuaire s’écroule encore aujourd’hui autour d’un buzz dont les acteurs des LP se seraient bien passés.

Ram.

mardi 29 septembre 2009

Hulot et la tartuferie

Hulot est-il vraiment un éco-tartufe?


Il est de bon ton, en ce moment, de traiter Hulot d'éco-tartufe. J'avoue que, moi-même, j'ai souvent cédé à l'écœurement face aux gesticulations d'un soi-disant écolo qui se fait sponsoriser par des entreprises parmi les plus polluantes du pays, qui fait son beurre avec du savon sous plastique et qui doit dépenser, à lui tout seul, autant de kérosène qu'une petite ville de province.

Ceci posé, j'aimerais que les donneurs de leçon considèrent un instant la réalité des choses.
Il est évident que dans les donneurs de leçon, on ne peut compter que les authentiques ecologistes actifs, car lire Marie-Chantal, pardon, Marianne, attaquer l'animateur télé, est fort savoureux quand on sait la détestation qu'entretient ce journal pour les écologistes en général.
Or, il se trouve que parmi les écolos actifs, fort peu attaquent Hulot. Et même s'il s'en trouve pour le faire, vont-ils tous au boulot en vélo ou à pied? Travaillent-ils tous pour des entités 100% garanties non polluantes? La bonne blague.

Seul le résultat compte. Et il est manifeste, que, tartufe ou pas, Hulot a ramené à la politique un grand nombre de gens qui ne votaient plus ou qui ne votaient pas. Il est indéniable que ce n'est ni Hulot tout seul, encore moins DCB ou Bové qui ont créé cette dynamique favorable au mouvement écologiste, mais que des hommes aussi différents soient capable de se fédérer autour d'un projet est une chose extraordinaire à l'heure où l'UMP sombre dans le bonapartisme d'operette le plus grotesque, que le PS se meurre d'ambitions arides, et que la gauche passe son temps à s'exclure les uns les autres.

Je crois qu'il y a de l'amertume et ... de la tartuferie dans ces attaques contre Hulot.

Pierre Kerjean

vendredi 25 septembre 2009

Grippe A, un loupé de précaution?

Quelques spéculations oiseuses sur l'emballement autour de la grippe A.


Cette grippe A, comme aurait pu le dire Shakespeare, n'est-ce pas beaucoup de bruit pour rien?

Bilan mondial actuel? Quelques dizaines de morts dont l'immense majorité dans des pays où l'on meure beaucoup, et de tout. Franchement, pas de quoi fouetter un chat en comparaison de virus saisonniers considérés comme bénins et générant pourtant des dizaines de milliers de décès annuels.

Et franchement, est-ce que tout le monde n'a pas l'air un peu con maintenant? L'OMS qui s'est fendue de bulletins plus alarmistes les uns que les autres.
Les médias qui ont surjoué un rôle écrit à l'époque du délire sur la grippe aviaire et qui, fidèle à leurs lâches habitudes, se désengagent en douce de l'emballement en pointant l'opinion sur d'autres qu'eux et ne se remettant pas un instant en cause pour leur em-bêlement panurgien .
Les experts, plus ou moins soldés par les grands labos ou stipendiés par les états qui ont crié "au loup" pour un bichon maltais.
Les politiques qui se retrouvent emmerdés avec leurs dizaines de millions de doses de vaccin dont plus personne ne veut et qui vont quand même couter le bras aux états.
Mais pas seulement eux. Tout ceux qui ont crié au complot économico-militaro-politique, ceux qui ont pris pour argent comptant les délires qui circulaient sur internet à propos de vaccinations forcées, de forces de l'ordre déjà mobilisées depuis janvier dernier et autres meyssanneries, ceux là doivent aussi se sentir un peu con avec un Fillon qui annonce comme une évidence qu'il ne saurait être question de forcer les gens à se vacciner.

On pourra me traiter de naïf, mais avec le recul, voici ce qui me semble être un chainage cohérent et crédible:
Un labo fait une boulette et laisse fuiter une souche de H1N1, la grippe espagnole. La même qui a fait 20 millions de morts en 1918. Il y a là, je crois, déjà de quoi donner le vertige et même ramollir significativement les selles de tout dirigeant sérieux. Surtout qu'au dirigeant, on lui dit que le virus est instable. Et depuis le traumatisme du sang contaminé, les experts ont quelques raisons de sortir le parapluie et de ne pas prendre le risque de se montrer rassurants.
Le dirigeant est face au spectre d'une pandémie mondiale majeure. Bordel! ON PARLE DE GRIPPE ESPAGNOLE!
Peut-on leur en vouloir d'avoir réclamer des vaccins urgemment aux labos?
Peut-on en vouloir au labos de refuser de fabriquer des centaines de millions de doses sans être certains de les vendre? Qui accepterait qu'on lui dise "bon les gars, vous me faites un petit milliard de doses pour 8 milliards d'euros, mais si le pétard est mouillé, vous vous les gardez"?
Peut-on donc en vouloir au dirigeant de se mouiller et de casquer un milliard d'euros au risque de s'entendre dire "ben putain, bravo où qu'y passe not' pognon" par les mêmes qui auraient hurlé à la criminelle négligence si le scénario du pire s'était passé?
Peut-on en vouloir au dirigeant de demander aux labos de se manier méchamment l'os pour fabriquer?
Peut-on en vouloir aux labos d'exiger, dans ces conditions, une exhonération judicaire en cas d'effets secondaires dus au vaccin?
Doit on en vouloir au dirigeant de prendre le risque d'accepter ce blanc-seing et le risque politique qu'il recèle?

Personnellement, je crois que vraiment, tout le monde se sent un peu con, et Bachelot, comme Fillon, ont bien du mérite à sortir les rames comme ils le font pour fourguer leur camelote.
Mais il y a cinq ou six mois, il aurait fallu être bien malin ou désinvolte pour affirmer :"la grippe espagnole? que dalle mon bon. Attendons quelques milliers de mort et on verra."

Beaucoup de bruit pour rien?

Tant mieux.

Pierre Kerjean

lundi 21 septembre 2009

Allergolose aux TICE ou l'horreur informatique.

Ram, enseignante, pousse un cri d'alarme face à l'invasion insidieuse de la dictature informatique dans l'éducation nationale.



Ah le plaisir de se poser devant son ordinateur, outil d'échange, outil de connaissances et d'ouverture sur la grande sphère du monde, sur le cyberspace... de l'or au bout des doigts. La nouvelle révolution est en marche.

Du plaisir certes, mais aussi un outil de travail; ainsi moi-même, dans mon métier de prof, j'ai appris tranquillement à me servir des traitements de texte, à adapter certains de mes cours aux possibilités powerpointiennes, à affectionner l'élève, l'arsouille qui enfin, plein de quiétude, extasié, le nez collé à l'écran, surfe "en liberté" à la recherche du texte idoine ou de l'image parfaite à ajouter à l'exposé.

Des outils différents, pour réaliser, par exemple des dvd, travail super intéressant, qui les enthousiasme... Donc je suis loin, très loin d'être réfractaire à l'outil informatique. J'essaye au contraire d'améliorer mes performances pédagogiques du mieux que je peux grâce à cet outil; sachant tout de même que dans les faits, on ne fait pas toujours ce que l'on veut puisque les moyens déployés au travail ne sont pas toujours au rendez-vous; par exemple, cette année, je n'ai toujours pas de salle munie d'un vidéoprojecteur malgré mes demandes répétées. Bon, ce n'est pas grave après tout, l'arsouille ne s'en plaint pas et le cours fonctionne quand même.

Mais aujourd'hui tout s'emballe. Et qui dit emballement dit soupçons, grognements, agacements.

Jusqu'où cette irruption technologique va-t-elle nous mener?

La folie microsoftienne qui emballe le monde depuis quinze ans est elle en passe de phagocyter totalement le sanctuaire de l'éducation?

Derrière les carottes de convivialité et d'agrément, combien de bâtons de caporalisme manageurial?

Car, mon soupçon vient essentiellement de ce que veulent faire les zézos(zélites zotorizées) de cet outil.

Car chaque jour, un petite pierre s'ajoute à l'édifice de mes doutes. Parce que le cahier de texte de la classe va être informatisé, parce que le flicage en ligne pointe aussi son nez dans notre boulot, parce qu'hier j'ai perdu deux heures à télécharger des fichiers énormes des dédales du tréfons du site du rectorat pour une évaluation diagnostique obligatoire. Car comme dans une sorte de révolution culturelle, un bon prof, pédagogue et respecté peut se retrouver ringardisé en pleine cantine par un jeunot qui trouve là sa marotte de valorisation.
Et le pire, moi même, panurgienne, me surprenant à morigéner ce vénérable confrère en le sommant d'être raisonnable et de ce plier à cette promesse de bonheur technologique.
Parce qu'un autre collègue eminement respectable et respecté, même de ses arsouilles, s'est fendu d'une autocritique en bonne et due forme après une présentation où son ignorance du nouveau média éclata au grand jour.
Parce qu'au prétexte d'une pandémie éventuelle, on nous a demandé de gérer un nouveau logiciel usine à gaz pour mettre nos cours en ligne. Pour numériser notre savoir et notre méthode. Et quoi demain? On restent tous à la maison, s'écomonisant des structures d'accueil pour donner des cours en ligne à mille élèves?
Et après demain? Le robot-prof cybernétique?
En attendant, comme ça, on est sûr que le quidam ne pourra pas dire que cette feignasse de prof est payé à rien foutre du fait de la fermeture.

Est-on tenté d'enterrer l'échange humain entre enseignants et élève qui lui ne peut pas s'informatiser?

Mais avant tout, ce qui m'inquiète, c'est qu'insidieusement, on cherche à subordonner toute la valeur pédagogique, relationnelle et citoyenne de l'enseignant à son aisance à se mouvoir dans le bazar informatique.

Chez mes collègues? si peu de voix, quasi aucune voix pour s'élever contre cette aliénation. Entre ceux qui grâce à ce nouvelle maîtrise peuvent enfin jouer les cadors, ceux qui s'enthousiasment à chaque nouveauté et les consciencieux qui ne voudront jamais être pris en défaut sur aucun aspect de leur travail, pas de force de frappe, pas de rébellion pour commencer un combat qui peut sembler à beaucoup d'arrière garde, décalé certes, mais qui pourrait être un début pour en finir avec ce fanatisme du binaire.

L'éducation est-elle encore un lieu préservé? Si les dépositaires supposés de la sagesse et de l'esprit critique se laissent empaqueter par cette dévastation, n'est-ce pas que le sel s'est affadi?

jeudi 17 septembre 2009

La femme est un chien comme les autres

notre ami "Big" nous livre un coup de gueule...


Je souhaite vous parler de deux séances qui se sont passées dans un tribunal d'une ville doublement illustre: par la chaussette, et le rugby....

Ce temple de justice avait à statuer sur deux faits graves.

Le premier:
deux désœuvrés qui ont aspergé leur pauvre toutou avec de l'essence et craqué une allumette, le suppliciant atrocement.
Là, salle d'audience pleine à craquer. Et tout le monde en rajoute, c'est à qui en fera le plus. Delon envoie son véto, Bardot se fend d'une lettre et se porte partie civile, la SPA aussi, Zidane et je ne sais plus qui envoient des chèques, pléthore de journalistes, la grosse artillerie quoi. A faire la une du glorieux Midi-Libre trois jours de suite, à coup sûr...
Tout ça réchauffe le coeur.
Les deux bougres sont condamnés. Fermez le banc.

Vient ensuite la seconde affaire:
une femme martyrisée qui porte plainte contre son compagnon.
Tout le monde est barré.
Il ne reste que les juges.
Son avocat probablement commis d'office.
Et elle, la plaignante.

Edifiant quant à la connerie d'une certaine société. Ceci dit, le respect des animaux est primordial. Mais celui des être humains, surtout féminins, l'est, me semble-t-il, tout autant.

Christian Defoulny


mardi 8 septembre 2009

Histoire et tartes à la crème.

Réaction à la vision des deux premiers épisodes de "Apocalypse" sur France2. Où l'on constate que la propagande officielle a la peau dure.


Même à la télé, l'histoire, surtout des guerres, c'est bien connu, c'est pas un truc de meuf, surtout quand une autre chaine programme, au même instant, les démêlées de mégères anglo-saxonnes pourtant dignes de susciter des vocations de kamikaze chez tous les apprentis pilotes mâles à l'Est de l'Atlantique.

Aussi, c'est entre mecs, avec mon fils de onze ans, qu'après avoir renvoyé à leur cuisine épouse et sœur pleines d'amertumes mais obéissantes, nous avons pu, en paix, sans bavardages importuns , sans insupportable feuillettement de magazine féminin (où l'on apprend comment devenir une femme libre en ressemblant à une pute), sans déplacements incessants vers quelque urgence ménagère soudaine, regarder les deux premiers épisodes de la série "Apocalypse", colorisée et sonorisée s'il vous plait, pour rendre attractive l'Histoire officielle à ceux à qui elle aurait échappée. Et surtout, aux enfants, les mêmes à qui on veut supprimer cette matière à l'école.
Joli coup.
On s'évite un apprentissage gênant de l'esprit critique, de la réflexion, tout en se débarrassant d'enseignants, insupportables suppôts de syndicalisme, et on remplace tout ça par un bon vieux film de propagande. C'est le pied le totalitarisme soft.

Tout d'abord, vision de Berlin en ruine en 45. Et de quoi nous parle-t-on, comme ça, à froid?
J'en reste pantois.
On nous parle du terrible sort des femmes allemandes violées massivement par le Hun bolchévique. Bon, on ne savait pas que c'était une priorité dans le bilan d'un tel délire, que ça méritait même de figurer en introduction, mais en plus, les soldats américains se sont eux même rendus coupables de centaines de milliers de viols, même si les cours martiales n'ont punis que les coupables noirs.... Mais ça, pas un mot.

Haaaa, ça commence bien, ça décrasse.

On y apprend que Hitler prend légalement le pouvoir. Ce qui est un peu rapide en besogne. La démission suspecte de Hindenburg, l'incendie du Reichtag mis commodément sur le dos des communistes pour réaliser un véritable coup d'état. Tout ça, aux oubliettes. Mon fils de 11 ans retient que la majorité du peuple allemand a voté pour le fada. Ce qui est faux.

Puis on parle de Munich et de son indignité.
Mais surtout, on parle de "l'ignoble pacte germano-soviétique" sans jamais mettre en relation le premier et le deuxième. Que les Russes, voyant le couple franco-anglais renier sa parole dans leur dos et sans les consulter, se sentent un peu libre de jouer solo, n'est même pas évoqué.
Par contre, si le Russe est immonde de nous lâcher, le gentil Américain lui, n'est pas le moins du monde mis en cause de déclarer sa neutralité même si, dans les faits, il nous laisse aussi crever la gueule ouverte, nous pauvre 35 millions de Français contre les 120 millions d'habitants du Reich.

Guerre contre la Pologne.
L'accent est mis sur ces salops de russes qui massacrent 4500 officiers polonais dans un e tentative, je cite, "de décérébrer la Pologne". Par contre, évidemment, pas un mot, pas un seul mot sur la terrifiante et hallucinante opération , dans chaque ville et chaque village de Pologne, immédiatement après le passage de la Wehrmacht, de l'assassinat prémédité de tous les élus, de toutes les professions libérales, de tous les cadres administratifs, de tous les patrons d'entreprise, de tous les intellectuels ce qui n'a pas représenté 4500 morts mais bien 3 millions. Trois millions de morts dont on ne parle pas. Pourtant, la volonté de décérébrer la Pologne, laissant aux seuls curés l'encadrement du peuple, pour faire un réservoir à terre et à esclaves pour les colons allemands était explicite.
D'ailleurs, aujourd'hui, l'amateur le moins passionné d'Histoire sait que les Russes ont tué 4000, 10000, 15000 officiers Polonais par contre rares sont les gens qui connaissent cette lobotomie massive qui a fait 3000 000 de morts, la Pologne ayant perdu plus de 6000 000 de ses enfants dont 3000 000 de juifs, faut-il le rappeler.
Réaction de mon fils de 11 ans: "les Russes, c'est toujours des salops comme ça?"

Merci France2, je propose un Mac Carthy award pour les réalisateurs.

Guerre en France: On continue dans les tartes à la crème. Le corps expéditionnaire anglais y est surtout représenté par les enfants de ses colonies.
Réaction de mon fils de 11 ans: " Y sont pas gonflés les Anglais quand même, y faisaient se battre que leurs colonisés".
Je me permet de lui rappeler que nous avions exactement la même proportion de colonisés dans nos armées mais hélas, le film n'en parle pas ou alors anecdotiquement, une heure plus tard, pour évoquer les massacres de soldats noirs par les Allemands. Pas un mot sur le fait que Jean Moulin fut, alors, torturé presque à mort pour avoir refusé de signer les procès verbaux imaginaires exigés, non pas par les SS, non pas par la GeStaPo, mais par la Wehrmacht pour justifier ce crime de guerre. Il aurait été intéressant de parler du premier acte fondateur d'un héros. D'un préfet de gauche. Je suppose qu'on préfèrera, comme d'habitude, le sortir tout fait de la Londres gaulliste. On verra.

On parle évidemment du "génial théoricien de l'arme blindée" , Gudérian mais sans dire que ce général allemand était un admirateur d'un gars qui avait décrit, dés les années 30, très minutieusement la manière dont il fallait organiser cette arme. Il raconta même dans ses mémoires qu'il y avait repris l'organisation d'une division complète au char prêt, à la voiture de commandement prêt, et même au nombre de compagnie d'infanterie de char prêt. Le rédacteur du livre s'appelait de Gaulle. Le même de Gaulle qu'un état-major, ultra sympathisant des idées fascistes, persécuta sans cesse, ainsi que tous ceux qui voulaient moderniser l'armée et la rendre apte à se battre.

Fin des deux premiers épisodes.

J'imagine aisément la suite de la "valse de desserts et pâtisserie".

Les Allemands rentrent comme dans du beurre en URSS, bousculent facilement une horde de moujiks sous équipés et envoyés par millions mourir sous les balles allemandes par un Staline impitoyable. Les Allemands, bien sûr, ne seront arrêtés que par le terrible hiver russe. Le fait qu'ils aient eu l'échine brisée par une énorme machine industrielle russe produisant les meilleures armes de cette guerre sera probablement occulté. L'héroïsme patriotique invraisemblable du soldat russe dont Murat disait déjà qu'il fallait le tuer deux fois, passera sûrement par pertes et profits.
Le fait que ce sont, à 90% des troupes anglaises qui ont battus Rommel sera aussi mis, comme d'habitude, au crédit de Patton et des yankees. De la même manière que le fait que les Britanniques furent majoritaires durant le débarquement et se prirent le plus sale boulot pendant deux mois de bataille de Normandie sera occulté par la "géniale percée d'Avranche" du même Patton.
On apprendra que les Américains ont gagné la guerre à eux tout seuls et que leurs boys ont fait un sacrifice pour notre liberté, surtout pas pour les intérêts stratégiques américains. On évitera de dire qu'ils ont perdu, sur l'ensemble des théâtres d'opération deux fois et demi moins d'hommes que les Anglais, deux fois moins que les Français(et oui) , cinquante fois moins que les Russes.
On parlera d'Allemagne en ruine en occultant que c'est la France qui régressa matériellement le plus durant cette guerre tombant à un niveau d'équipement équivalent aux années 1890.
On y verra, bien sûr, les affreux russes laisser écraser Varsovie et on oubliera que les anglais laissèrent les Grecs massacrer leurs communistes.
J'en oublie probablement.

A voir.

En tout cas, au vue des réactions de mon fiston, je ne peux m'empêcher d'applaudir les réalisateurs. Quel talent. Allez, encore un effort et j'ouvre une pétition pour leur décerner la Purple Heart

Pierre Kerjean

samedi 5 septembre 2009

Deceptions de sarkosie

que de déceptions ont accompagné l'avènement sarkozien. Voici une liste non exhaustive.



Au commencement, il y eu Guaino. Voilà le poète gaulliste auto-proclamé qui se met au service de ce qu'il combattait hier. De 93 à 95, "aux armes! l'atlantisme capitulard et la fracture sociale sarko-balladurienne ne passeront pas". Depuis 2006 "allez y les mecs, le sarko, c'est la réincarnation du général". Arrivisme? revanchisme? certitude que tant qu'il sera là, il pourra contenir, influencer la bête?

Aucune idée mais de la douleur.

Puis il y eu Gallo. Invraisemblable. C'était à se demander si le gars avait vraiment lu les bouquins qu'il avait signé. Bouquins que j'ai personnellement achetés, lus, relus, et qui m'ont appris et convaincu à me méfier et à combattre toutes les sarkosies de notre histoire. Académie française quelques temps à peine après l'élection... Cela ne peut pas être ça quand même? Il est vrai aussi que le Sullitzer du roman historique, après avoir été gauchiste est devenu mitterrandien. Et aujourd'hui, toute la mitterandie papillonne chez Sarkozy ou aspire à y voleter. Gallo, l'anti-Hugo. Pourquoi?

Aucune idée, mais de la douleur. Beaucoup de douleur. Aussi violente que si Chevènnement avait accepté la place de Besson. Un père noël démystifié à sec, sans préparation. Une déchirure jamais vraiment guérie.

Puis il y eu le premier tour de la présidentielle. Au delà de Sainte Gougourde du Poitou qui devance Bayrou, offrant une voie royale(sans jeu de mot) et à Sarkozy et à la sauvegarde agonisante du PS, il y a les 31% de suffrages exprimés pour le gars de Neuilly. Triomphe plus important que ne l'annonçaient les sondages les plus radieux.

Ces 31%, c'est un coup de massue.

31% de gens qui votent pour un homme ayant, toute une campagne durant, parlé de racailles, de fainéants, de karcher dans un discours au clivage d'une violence jamais vu depuis des décennies. ..

31% des suffrages exprimés qui disent "vas y, rentre leur dans la gueule et si ça bouge, tu peux y aller à la 12.7, t'as carte blanche".

Dans ces 31%, il y a les anciens fans du borgne normalisés et surtout, plus de 70% de la génération de mes parents. Ainsi, ceux là qui ont bénéficié de la plus belle période de croissance, de la société la plus protectrice, la plus égalitaire, la plus juste de l'histoire; ceux qui nous ruinent avec leur retraite et leur sécu; ceux qui devraient être les plus attentifs à pérenniser un modèle de solidarité et de justice, ceux là votent pour qu'on nous bottent le cul à nous, actifs. Cette génération, la première à avoir envoyer ses propres vieux crever dans des hospices pour commodité personnelle, après nous avoir laissé, nous, gosses, des journées entières devant la téloche pour se payer deux bagnoles, après avoir pourri notre planète dans une partouze de consommation, cette génération béton-nylon-pétrole-formica vote pour l'enfer social de ses enfants et petits enfants?
Ce premier tour là m'a anéanti.

Et depuis, ces 31% là sont restés fidèles comme un roc, quelques soient les indignités, les mensonges, les incompétences, les ratages, ils sont restés fidèles. Malgré un bilan calamiteux, ce qui ne les surprend d'ailleurs même pas, ils restent jubilatoirement fidèles. Leur ultime argument pour la galerie(eux n'ont pas besoin d'argument) :"ben quoi? qu'est ce qu'elle aurai fait de mieux l'autre folle?"
Et je suis sidéré que, sans l'excuse du traumatisme d'une révolution, sans occupation, sans totalitarisme, sans bidouillage des urnes, le veau français vote pour l'abaissement de son voisin, de son copain, de son fils. Un peuple tombé si bas en conscience morale, politique et citoyenne est généralement en passe de se faire présenter l'addition.

Un léger sourire triste et amer. Besson, Kouchner, Jouyet, Lamy, DSK puis Lang, Rocard, Allègre, Attali, Benamou et tant d'autres. Eux, c'était prévisible.

Puis il y eu (il y a toujours) deux ans de merdoyage bayrouiste.

Déjà pendant la campagne, quand on suggérait que Bayrou ne s'appelait pas de gaulle et qu'il ne pourrait pas faire l'économie d'une doctrine claire pour fédérer durablement les électeurs, on suscitait des sourires condescendants. Quand on disait que la couleur orange branchouille et de douteuse référence ukrainienne était de très mauvais gout, que le nom branchouille Modem était grotesque, on passait pour des rabat-joies. Quand, après la défaite du premier tour et l'émigration des notables dont les plus critiques envers Sarkozy l'avant veille à peine allaient devenir ses ministres soumis, on déclarait urgent l'édification d'une doctrine arbitrale entre toutes les tendances du mouvement, on vous répondait: "dans six mois, au congrès fondateur". Puis, six mois après, à soeur Anne ne voyant toujours rien venir , "t'inquiètes, dans un an , à la prochaine université d'été...". Deux ans et demi après, rien. Toujours à se demander ce qu'on fait dans le même parti que Peyrelevade et entendre un leader assiégé faire de l'anti-sarkosisme national pour une campagne européenne. Et localement, déjà tous les vices d'un vieux parti: bureaux conclavesques, élections internes borgiesques, combat à mort pour les investitures, ambitions dérisoires dans les crocs. Quel gâchis.

Ô douloureuse déception maintenant.

LE Maître, JF Kahn, avait déjà visiblement été mis au rancard de la direction effective de Marianne depuis le remaniement capitalistique(c'est une impression de lecteur, au loin, pas une affirmation), visiblement cantonné à son bulletin de résistance hebdomadaire, cet indispensable convertisseur de colère en positivisme, ce bulletin de liaison pour les libres-penseur de bonne volonté, j'ai nommé l'édito "notre opinion". Quelques mois après l'élection, dans la plus stalinienne des opacités, JFK sort(de gré? ou de force?) de SON journal. Fini le bulletin hebdomadaire. Et surtout, finie la conscience lumineuse de Marianne. De "unes" racoleuses en reportages médiocres, d'antisarkosisme non pas militant mais commerçant en publication de plus en plus souvent de plumes réacs et faisandées, Marianne troque sa tunique dépoitraillée contre un tailleur de working girl, courbe des ventes en main. A cet égard, la normalisation du site a été un monument de tout ce qu'elle dénonçait de son vivant. Marianne n'est pas pire que l'Express ou le Nouvel Obs, mais Dely n'est pas meilleur que Barbier et Macé-Scarron ne vaut pas Jean Daniel. Marianne, par un mode de mutation orwéllien est devenue banale, bullocrate. Exit Marianne. Douloureux. Très douloureux sevrage d'une passion de dix ans.
Mais le pire, c'est que, exit aussi JFK l'éditorialiste. Sur Marianne ou ailleurs, fini ce qui faisait son génie: la plume. Terminé le bulletin hebdomadaire. Le maître abandonne ce en quoi il excelle pour se plonger dans ce pourquoi il n'est pas fait: la causette médiatique. Là, il ne sert à rien, la forme le désavantage. J'ai mal, quand je parle de lui, de voir un clampin souriant gentiment car n'ayant retenu de lui que ses gesticulations et ses postillons. Un édito de JFK vous secoue la conscience, vous ramène à la bonne volonté, vous interdit la haine, le renoncement, vous souffle l'espoir d'une nouvelle voie, vous montre un angle nouveau et joyeux, même dans la colère, vous transmute toute la merde en combattivité d'une bonne grosse dose d'amour. Voir JFK faire des ronds de jambe télévisuels à BHL, Giesber, Marseille ou Barbier, l'entendre mêlé à des quizz débiles à la radio, c'est pénible.

Annius horribilis, Gaccio, peut-être traumatisé par les barbouseries de Canal, ou, allez savoir, par l'arrivisme sans état d'âmes de collègues de travail, quitte les Guignols. Ceux ci s'enfoncent dans un néant beauf sans conscience ni drôlerie(sauf peut-être pour le fan d'OSS117). C'est à se demander si ce ne sont pas Roucas et Amadou qui écrivent les sketches....
Dans la même veine, le Groland. On a eu Charlie qui virait aux Inrocks et Val devenant patron d'une chaine publique. Et bien on a vu aussi le Hara-Kiri télévisuel politiquement impertinent et jubilatoirement grossier, visiblement mis au pas après une cure de rugby(les anciens abonnés de Canal me comprendront), oubliant l'impertinent et le jubilatoire pour ne conserver que le grossier couille-bite ne faisant probablement plus rire que les fans d'OSS117.

Hadopi. Que les bourges rive-gauche qui s'en disaient, de gauche, quand c'était bien vu, se mettent à hurler quand on veut toucher leurs rentes alors qu'ils n'ont eu de cesse de nous apprendre à nous, beaufs rancis, que la culture n'était pas une marchandise, et qu'en plus ils s'en prennent au parti qui les a toujours fait crouter, m'a fait sourire. Mais qu'on retrouve le forestier(il ne mérite pas de majuscules) dans cette liste de guignols, ça, ça troue le cul. Voilà un mec qui a fait chier toute la France, durant toutes les années 70 avec son gauchisme boyscout, un mec qui s'est permis d'organiser des manifs d'interdiction de concerts de Sardou pour réactitude, le voilà qui insulte la gauche française et les opposants à la loi probablement la plus dangereuse pour la liberté d'expression depuis la fin de la guerre d'Algérie? Au nom de quoi? De son compte en banque? Enfoiré. Tu peux bien aller pleurnicher à la tournée des restos du coeur avec tes autres collègues has been. D'ailleurs, il n'y plus que là que tu peux te produire. Ranci, sec, tu n'as plus rien à dire, t'es plus bon à rien, alors évidemment, tu ne veux pas qu'on touche aux dividendes de tes sincérités prosélytes d'alors.

Il y a aussi quelques espoirs.

Le vent tourne en sarkosie. Timidement mais quand même...

Marianne, paraitrait-il voit une chute de ses ventes. On verra si ses dirigeants sont aussi autistes que ceux qu'ils accusent de cette pathologie. Ou, au contraire, s'ils sont aussi transparents(mort de rire), respectueux de leur lectorat et intellectuellement honnêtes qu'ils l'affirment. Je le souhaite....

Sincèrement.

Pierre Kerjean.

jeudi 3 septembre 2009

Etat Critique

Les critiques de cinéma?
On peut pas les tuer quand même?

On peut, par contre, se poser une question fondamentale à leur sujet:

"les critiques de cinéma sont-il
1- achetés?
2- panurgiens?
3-globalement largués?
4- les trois?"

Avant, le doute était possible. Établir la pertinence de la question impliquait d'acheter puis de se taper tous les journaux pour dégager une tendance d'ensemble. Le plumitif interpelé par le commun avait beau jeu de renvoyer le soupçonneux à sa tourbe lectorale en exigeant des "preuves monsieur, des faits, pas des procès d'intention", avec ce sourire légèrement dédaigneux mais magnanime du zézo(zélite zotorozée) écrasant en public la gueule du misérable lombric acculturé qui aurai suggéré l'existence de fosses à merde au Parnasse. Bouche en cul de poule, sourire à l'envers, sourcil en accent circonflexe, toute la gestuelle du faux cul de basse-cour.

C'était avant.

Au même titre qu'il y a cinq siècles Gutenberg affola soudain les vendeurs de salades cléricales en offrant à chacun la possibilité de consulter les bondieuseries dans le texte original grâce à l'imprimerie, aujourd'hui, internet, d'un clic, permet des recoupements révélateurs difficilement réalisables hier. Le zézo n'est plus planqué peinard dans le petit canal de communication qu'il s'était creusé à coup de trahisons, de renoncements, de complaisance et de lèche. Fini la tour d'ivoire. Maintenant le gueux peut lui répondre, prouver qu'il réfléchit bien, voire mieux et surtout, il a la possibilité de mettre en lumière certaines zones d'ombres pudiques dans les coins douteux de la pratique médiatique.
Et pour éclairer, un des meilleurs outils, c'est la statistique, y a pas mieux. C'est capable de prouver une relation tabac-cancer alors qu'on ne peut toujours pas l'expliquer. C'est elle qui révèle le fumet putride exhalé par un quarteron d'initiés délictueux à la narine du juge hostile à la turlute politique. C'est encore elle qui ricane quand on lui parle de Sarkozy sur à peu près tous les sujets . C'est puissant la statistique. D'ailleurs les puissants la redoute tellement qu'ils essayent toujours de la tripatouiller. C'est très puissant et grâce à internet, on peut en tâter sans trop se fouler.
Alors amusons nous à appliquer un peu de stat élémentaire aux zézos de l'arbitrage d'élégance cinématographique.

Prenons deux exemples.

Le premier:
Un fleuron de l'humour français: OSS117. Personnellement j'étais sorti(et je n'étais pas le seul) de la projection du premier opus, consterné au bout de vingt minutes. Pourtant, je ne suis pas bégueule. On m'avait parlé de troisième degré mais je ne savais pas qu'il existait un troisième degré aux gros sabots si lourds qu'il ressemblait foutrement à du très mauvais premier degré. Gags grotesques, clins d'œil éléphantesques et surtout acteur indigent. Sympathique peut-être le gars Dujardin, amusant probablement dans des niaiseries télévisées de quelques secondes mais sûrement pas un acteur. Un acteur comique ne joue pas à faire le con, il fait le con. Alors qu'à chaque plan, Dujardin semble s'adresser au spectateur en lui disant: "t'as vu comme je fais bien le con?". Surjoué, nul, pas loin d'être le navet de la décennie. Aussi, m'attendais-je pour la sortie de l'opus 2, à une critique fort hétéroclite.
Ben non. Raté. Et c'est là que la statistique intervient.
J'invite chacun à se rendre sur le site "allociné", la fiche "oss117" et "critique presse". Il y a là les 28 critiques les plus en vue, du Monde aux Inrocks, des Cahiers à Première, du Figaro à l'Huma, sur tout le spectre culturel, social et politique. On parle de gens qui, souvent, octroient chichement une petite étoile à Spielberg, Almodovar ou aux frères Cohen avec des critiques acerbes et pertinentes.
Sur les 28, si 8 sont dithyrambiques, 10 mesurées, cinq gromelleuses et cinq saignantes, on peut être, je crois, rassuré et ma question préalable digne de retourner à mon infâme néant de français moisi. Si, sur les 28, 15 sont dithyrambiques, 10 franchement positives et trois dubitatives, je crois qu'on peut se poser des questions.
Et bien, pour ce navet, 25 critiques donnent trois étoiles ou plus(maxi 4) et les trois qui se contentent de deux décrètent quand même que le film est "d'une irrésistible drôlerie".........
Rajoutez à cela un battage médiatique absolument monstrueux(et couteux) et un résultat en entrée médiocre qui n'a échappé au désastre que grâce aux entrées de la première semaine(30% des entrées totales), les chiffres dégringolant exponentiellement dés la deuxième, on est en devoir de se poser des questions.
Que s'est-il passé? S'est-il agit de faire plaisir(je suis poli) aux proprios de la maison Gaumont? A-t-on suivi servilement les réquisitions pâmées des moutons en chef, tétanisé à l'idée d'être traité de plouc par leurs seigneuries à clochettes? Nos vingt huit ont-ils tous ensemble sniffé du poppers à la générale ?
Cette unanimité est évidemment suspecte.

Le second clic auquel je vous convie est sur la fiche du calamiteux dernier Eastwood, Gran Torino. Pourtant je suis(étais?) fan d'Eastwood. Un mec capable de réaliser Mistyc River, Lettre d'Iwo Jima, Impitoyable, les Routes de Madison et j'en passe, a droit au respect. Mais le respect que je dois à Clint m'oblige à dire que loin des seconds degrés que certains on voulu y voir en creusant profond(c'est fou comme c'est pratique le second degré pour un critique), ce film n'est qu'une ode au républicanisme yankee dont se réclame d'ailleurs ardemment ce réalisateur pro-bush à son heure. Tout simplement réac, démago et grotesque. Le vieux redneck bouffeur de nègres(les seuls noirs qu'on y voit sont délinquants), grossier et alcoolo, n'est finalement, pas un mauvais bougre. Sans jamais renier ses valeurs de beauf ultra frontiste , il va s'occuper du chtite niakwé et lui apprendre comment on devient un authentique prolo américain selon Clint, qui parle bagnole, vanne au raz des pâquerettes et boit de la bière dans une glacière en détestant les temps qui changent. Il va même renoncer au massacre final pour s'offrir en sacrifice à l'avenir radieux du bridé. C'est le martyr, la rédemption de saint Harry le Flingueur. Pitoyable.

Évidemment, chacun a le droit d'avoir son avis, mais là, c'est encore pire que pour OSS. Sur 28 critiques, toutes sont au dessus du trois et vingt font carrément quatre étoiles. Et les vingt huit vous vendent la même salade : Clint fait du second degré.... J'aimerai à rappeler qu'aux pires moments, sans équivoque de l'époque Dirty Harry, la critique germano-pratine, frissonnante probablement d'identification virile, chantait déjà au second degré. Quand on revoit les films aujourd'hui, on sait ce qu'il en était finalement. Tous, Libé, les Inrocks, le Monde, l'Huma, encensent ce facho au ketchup qu'ils sont pourtant impitoyables à traquer dans sa version béret-beaujolpif.

Si les critiques ne réalisent pas que leur conformisme et leur manque de courage- je n'ose évoquer une possibilité de vénalité- deviennent aisément manifestes grâce aux outils nouveaux, ils finiront comme les curés ignares et indignes de l'époque de Gutenberg, dans les poubelles de l'histoire.

A quand Luther et Calvin?

Brève de France Info ou délire sur antisémitisme

C'est chaud la rentrée.

On connaissait déjà le conformisme bien pensant "youp la boum, vive la mondialisation heureuse" de France Info. Ce n'est pas sur cette antenne qu'on eu risqué d'entendre une idée qui dépassa ou de prendre en défaut d'alignement un doigt d'info sur la couture du prêt à informer que d'aucun oseraient appeler "presse". Malgré tout, d'orgasmes habituels de correspondants du cac40 en météo poignante de culpabilité pluvieuse, de détestation de Chavez en respect pour Uribe, de dédain pour l'armée russe en appelation par son petit nom d'une autre armée d'occupation, on avait là, sans pub débilitante, sans guimauve variétale, des informations qu'on pouvait digérer tranquillement pour se faire sa propre traduction comme il est d'usage dans tous les totalitarismes softs dignes de ce nom. Des informations qu'on pouvait écouter entre les lignes au gré des perles de résistance occulte de personnels rebelles discrets mais efficacement roublards. C'est fou ce qu'une occupation, ça rend les gens malins.
On s'était habitué au médiocre, on se disait que ça ne pouvait pas être bien pire. Ben si.

Pour la première fois de la rentrée, j'écoute France Info Lundi dernier vers neuf heures du matin, et je tombe(le mot est faible) sur une hallucinante interview de BHL commise par des journaleux qui se sont mis à deux pour mieux passer les plats. Je passe sur les effroyables impertinences du style: "bon, d'accord, vous êtes peut-être supérieurement intelligent, mais laissez moi vous dire que, par contre, vous êtes vachement beau et classe" faisant penser que c'était plutôt BHL qui leur faisait passer un entretien d'embauche. Bon, d'un autre coté on a vu pire depuis l'intronisation de certaines reines du paf. Mais quand même, ce genre de mamours sur France Info c'est un peu comme un concours miss France en topless et string, ça choque. On se dit "encore trois semaine, ils tripottent les invités en direct, deux mois et c'est la partouze, trois et ils nous foutent Barbelivien en intermède". On flippe.

Mais le pire n'est pas encore là.

Il commence vraiment à pointer le nez quand un des loufiats évoque la liste des trois personnes qui seraient les plus détestées du web, qu'il appelle "la liste de Bilger"...............???!!!....
La liste de Bilger......
Qu'est qu'il vient foutre là lui?
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Bilger, Philippe de son prénom n'est pas plus président d'un institut de sondage crypto-élyséen que mage antique prophétisant l'opinon webique dans les entrailles de poulet. Non, Philou est un brave procureur chef consciencieux, certes un peu bavard, très nuque rase et légèrement(hum,hum) pompeux et qui, par une invraisemblable énigme est publié presque chaque jour sur le site de Marianne qui, depuis le départ de JFK, semble avoir troquer sa barricade aux seins nus pour une sous-préfecture impériale. C'est pas qu'il soit détestable le magistrat mais en quoi est il qualifié pour qu'une chaine d'info le cite sur un tel sujet?
Et on continue à s'enfoncer voluptueusement quand on apprend, par un journaleux presque défaillant d'enthousiasme que les trois nomminés, les trois personnes les plus détestées du ouèbe selon la Pythie Bilger,sont:
Minc,
Attali,
BHL.
Et en plus, le gars annonce ça en bafouillant d'impatience, on sent qu'il en a encore sous le pied, qu'au niveau connerie, on est pas encore au top. Mais que ça va pas tarder.

Pourtant, c'est déjà gratiné. Au vue des 95% de sites visités, j'étais persuadé que les plus détestés du Web était Cyndy Desossemoi, hardeuse détestée des éjaculateurs précoces, ou Mimi Lacone de secret story. Je pensais que les seuls intellos possibles dans un tel classement étaient Cauet ou Arthur.

Ben non, Minc, Attali, BHL...Alors que je suis certains que si on effectuait un test sérieux de notoriété sur le net à propos de ces trois là, l'immense majorité de nos internautes jureraient que "le premier, c'est de la porcelaine chinoise, le deuxième une compagnie lowcost et le troisième un service de livraison rapide". Mais dèrrière les ronronnements de matou habitué aux carresses du BHL, les borborygmes de l'interviewer nous font présentir l'apothéose. Il a pas fini qu'on vous dit. Faut qu'il s'enfonce encore plus profondément dans sa connerie. Et là, il tutoie le sublime, le goinfre. Il veut la gloire pour lui tout seul, le morfale. Son collègue en reste coit, sonné.

"et on peut dire que tous trois, vous êtes juifs"

Gros silence expectatif. Je serai le mec, je sortirai vite les rames pour me sortir de là. Mais non, lui, défaillant de jubilation assène à un pauvre BHL qu'on sent un peu en descente d'acid:
"pensez vous que le web soit antisémite?"

Je vous la refais:

"pensez vous que le web soit antisémite?"

Evidemment, BHL réfute (très gentiment, comme face à un barge) une idée si stupidement saugrenue. Mais quand même, dans le genre débile, ce syllogisme confine au divin:

Tu peux pas saquer BHL, Minc, Attali.
Or les trois sont juifs,
donc tu es antisémite.

C'est à l'école de journalisme qu'on leur apprend à être aussi con?

Et le pire du pire est que si un journaleux ose sortir une énormité pareille sur une onde nationale, c'est qu'il est persuadé que beaucoup de gens de son milieu la considère comme une évidence.

Pourtant, un soupçon élémentaire de reflexion honnête suffit à reléguer cette suite "logique" dans le dictionnaire des pathologies paranoïaques, dans le catalogue des pervers de la dialectique.
Par exemple, moi, je peux vraiment pas saquer les trois. Mais d'abord, il y a une grande quantité de personnalités que je déteste infiniment plus que ces trois là. Et si je dois trouver un point commun entre les trois, c'est d'aborf qu'ils sont riches. Or, l'immense majorité des juifs est aussi pauvre que l'immense majorité des non-juifs. Alors qu'au moins 99% des riches ne le sont pas, juif.
Un autre point commun, c'est leur surexposition médiatique narcissique. Or ça, c'est pas donné à un juif sur dix mille. Par contre, 99% des gens ainsi surexposés ne le sont pas, juifs.
Encore un autre est leur capacité à tutoyer les pouvoirs. Et là non plus, c'est pas donné à un juif sur dix milles et là encore, plus de 99% de leurs confrères en butinage ne le sont pas, juif.
Encore un autre est leur sidérant mépris pour le populaire, leur arrogance, leur jouïssance ostensible dans leur certitude d'appartenir à une classe dominante affranchie des frontière, d'une sorte de nouvelle aristocratie mondiale en opposition au bouseux, au manant(du latin "manere", rester). Et ça, toujours, c'est pas donné à un juif sur dix mille et toujours aussi, 99% de ceux qui se sentent dans la dominance mondialiste ne le sont pas, juif. De Gaulle le disait déjà des bons riches bien franchouilles et cathos: "ils sont trop riches pour avoir besoin d'une patrie".
Encore un autre, est leur acharnement pathologique à vouloir édicter les règles du bien et du mal à l'attention des ploucs et manants, et leur indignation envers ces ploucs qui osent, en plus, ne pas dégouliner de reconnaissance envers eux. Mais là encore, ceci n'a rien d'une spécificité juive, si toutefois il en existait une.

En conséquence, il semble qu'être un gros riche imbu, donneur de leçons, hautain, puant de morgue, d'arrogance et d'orgueil, ça suffit pour se rendre détestable à un maximum de gens.

Et il semble aussi qu'oser assimiler l'intégralité des juifs à ces trois là est une imbécilité criminelle.

Au journaleux indigent, j'aimerai offrir cette citation dont je ne me souviens plus de l'auteur:

"ce qui est chiant quand on est juif, c'est qu'il y a toujours un con pour vous le rappeler."

Pierre Kerjean

mardi 1 septembre 2009

L'APPEL DU SANS-CULOTTE

Le Sans-Culotte est rêveur de justice, de fraternité. Libre penseur, franc comme l'or, coléreux de dépit, parfois sanguinaire face à l'arrogance, au mépris, à la malhonnêteté, il ne confond jamais haine et colère. Pascalien dans l'âme, il secoue le monde pour exiger que "ce qui fut juste fut fort" et apprend dans le sang et les larmes qu'on finit toujours par décréter que "ce qui fut fort fut juste".
Il ne profite de rien, ne tire les marrons d'aucun feu et se révèle être la marotte préférée de la redoutable haine anxieuse du nanti qui lancera contre lui ses chiens d'opinions, sa valetaille judiciaire et sa brute paresseuse à uniforme.
Parmi ses innombrables ennemis, les plus sanguinaires sont, néanmoins, invariablement ceux qui récupèrent ses combats, les nouveaux porcs orwéliens de pouvoir. Les pires, les tueurs d'espérance, ce sont les opportunistes issus de ses propres rangs, agents soudain zélé de toute les valeurs détestées hier. Le Sans-Culotte est l'éternel cocu de l'histoire.
De Spartacus aux Marins du Cronstadt, des Bagaudes aux Communards, des Cabochards aux Martyrs du Mont Valérien, des innombrables jacqueries moyenâgeuses aux éruptions sauvages de demain, ses colères, prurit des systèmes injustes, terrifieront le "bourgeois affolé à l'idée de perdre sa pièce de cent sous"(V. Hugo)et parsèmeront de lumière d'espoir le cœur des affamés de dignité.

Le Sans-Culotte est populaire, populacier diront les bouches en cul de poule. Il éructe, il gueule, il gouaille, il rit fort et gamberge tout haut en groupe. Son absence de culture bourgeoise, sa méfiance envers des règle de bienséance fleurant bon la soumission envers ceux qui les ont édictées et sa rage désespérée n'en font certes pas l'invité idéal d'un salon mondain. Il n'ergote pas stérilement sans fin dans une délectation d'appartenance à une élite, il renverse la table, pisse sur les autels verreux et répond aux piques de mépris ironique par une pique en travers de la gueule.
Même si lui n'est pas souvent délicat, ses idéaux brillent de pureté: liberté, égalité, fraternité, justice, libre pensée, honnêteté, surtout intellectuelle, vérité. Il n'en méprise et déteste que plus l'oppression, l'iniquité, la mauvaise foi, l'esprit de clan, la tartuferie, la trahison et le mensonge.

Cet espace de colère tout neuf, tout novice, tout maladroit a l'ambition de faire parler les colères et indignations face aux pitoyables spectacle de ceux que Coluche appelait les "milieux zotorizés". Vu que ces derniers aiment à se considérer comme des élites, ce qu'ils ne méritent en aucun cas, on pourra les appeler les "zélites zotorisées". Réaction à une déclaration politique, à une manoeuvre occulte verreuse de "la bulle" chère au grand maître JF Khan, à une scélératesse distillée dans un article, à une compréhension soudaine par recoupement, viendront quotidiennement. Mais aussi tribune pour tout un chacun, recherche d'utopie et accueil au chaud entre grandes gueules(et petites) isolées dans un océan d'abrutissement.

On tâchera de s'améliorer avec le temps. Réfléchissons en causant.

Bienvenue

Pierre Kerjean